Résumé de la 44e partie n Aïcha est enfin sauvée par un cavalier. Il la débarrasse également du serpent qu'elle porte dans le ventre. Elle redevient enfin elle-même. Aïcha est soulagée. L'homme lui demande ce qu'elle pense faire. — J'aurais aimé retourner auprès de mes frères, mais hélas, ils croient que je les ai trahis. Ils ne voudront plus de moi ! — Si tu ne vas pas chez tes frères, où penses-tu aller ? Elle se met à pleurer. — Je ne sais pas ! — Je vis seul, dit l'homme, je te propose de t'épouser. Aïcha accepte. L'homme lui a montré son courage et surtout sa bonté. Elle l'épouse donc et vit avec lui. Les années passent. Le couple a trois enfants. Aïcha est heureuse, mais elle a la nostalgie de ses frères. En dépit de ce qu'ils lui ont fait, elle les aime toujours et elle voudrait les voir. Un jour d'hiver, alors qu'il pleut et que le vent souffle, un voyageur frappe à la porte de la maison. — Qui est là ? — Je suis perdu, peut-on m'accorder, au nom de Dieu, l'hospitalité ! — Entre ! Le voyageur entre. Aïcha reconnaît aussitôt son frère, le cadet, celui qu'elle préférait. Elle brûle de lui sauter au cou, mais elle se retient. Elle lui prépare à manger puis elle demande à ses fils, pour la veillée, de l'inciter à leur raconter un conte. Le repas fini, on se rassemble pour la veillée, autour de l'âtre. «Maman, dit le fils cadet de Aïcha, raconte-nous une histoire !» Aïcha soupire. — Des histoires, j'en ai tellement vécu ! Les enfants insistent. L'hôte intervient. — Allons, faites plaisir à ces enfants ! Aïcha soupire de nouveau. — Je vais vous raconter une histoire… C'est l'histoire de sept garçons qui avaient une sœur, ils l'adoraient et la protégeaient… L'hôte tend l'oreille. — Mais hélas, les épouses des frères la détestaient. Elles ont tout fait pour lui nuire mais les garçons continuaient à aimer leur sœur… L'homme se dresse. — Et puis, un jour, les belles-sœurs ont trouvé le moyen de la perdre en lui faisant avaler un œuf de serpent. L'œuf a éclos dans son ventre qui s'est mis à gonfler… L'homme est étranglé par l'émotion. — Alors les frères ont emmené leur sœur et ils l'ont enterrée vivante ! L'homme reconnaît enfin sa sœur. Il se lève et se jette dans ses bras. — Nous allons répudier nos femmes et te reprendre avec nous ! — Non, dit-elle, je suis heureuse avec mon époux et mes enfants et je ne voudrais pour rien au monde, priver vos enfants de leur mère ! (A suivre ...)