Le pied diabétique est un véritable problème de santé publique. «Sur les quelques deux millions de diabétiques que compte notre pays, 30% font des complications nupédiabétiques, dont 60% sont éligibles à l'amputation du pied», a indiqué, hier, le Pr Mohamed Ould Slimane, chef de service de chirurgie de l'hôpital de Koléa, en marge du séminaire coorganisé par LAD Pharma et le Centre de génie génétique de La Havane (Cuba). Pour sa part, le docteur Samir Aouiche, du CHU Mustapha, a indiqué lors d'une communication sur la physio-pathologie et les facteurs de risque, que 15% des diabétiques présentent au moins un ulcère du pied au cours de leur vie. Là, ce sont quelques conséquences de cette pathologie qui est mal prise en charge faute d'absence de structures spécialisées, ainsi que de personnels médical et paramédical de toutes les spécialités impliquées dans cette prise charge, telles l'oncologie et la diabétologie. «Ce sont des malades qui présentent des infections multiples : cardiaque, rénale (…) ce sont toutes les lésions entraînées par le diabète lui-même», explique le Pr Ould Slimane, qui a insisté sur la prévention primaire de la maladie. «Il faut que les médecins généralistes puissent examiner systématiquement les pieds et détecter les lésions très gangréneuses», a-t-il préconisé. Toutefois, il faudrait, pour arriver à ce stade, une prise en charge pluridisciplinaire, en installant «une unité de lieu et de temps» dans sa prise en charge diagnostique et thérapeutique. «S'il y a un début d'incération, il faudrait que ce début soit pris en charge de façon correcte», ajoute-t-il. Par ailleurs, les organisateurs du séminaire ont présenté une solution qui s'est avérée «efficace», selon les intervenants, en l'occurrence le traitement par le produit «Heberprot-P», un médicament cubain commercialisé en Algérie par LAD Pharma. «Je plaide pour sa disponibilité parce que c'est un produit qui favorise la cicatrisation en régénérant les tissus de l'organisme du pied et qui limite, par là même, les amputations fatiguées», explique le Pr Ould Slimane qui souhaite sa disponibilité dans les hôpitaux.