Beaucoup de malades diabétiques souffrent et se font amputer le pied parce qu'ils ne trouvent pas le médicament Heberprot-P. C'est ce qu'a indiqué M.Chébila, représentant du Laboratoire algérien de développement pharmaceutique, LAD Pharma. «On ne le trouve ni dans les hôpitaux ni dans les pharmacies», a-t-il déploré lors d'une rencontre organisée hier, sur l'ulcère du pied diabétique. Cette situation pénalise, dit-il, très gravement le diabétique. M.Chébila explique qu'un retard énorme est accusé pour une simple extension d'enregistrement du médicament Heberprot-P aux officines pharmaceutiques. Ce médicament essentiel, qui a déjà obtenu sa décision d'enregistrement au mois de mai 2008, est produit en Algérie et permet de traiter l'ulcère du pied diabétique et surtout d'éviter le lourd handicap dû à l'amputation. Ce retard dure depuis le 13 mai 2009. «Malgré la disponibilité de ce médicament au niveau des stocks de LAD Pharma, les hôpitaux publics ne réagissent pas. Malheureusement, ce produit n'est pas utilisé au niveau des cliniques privées», a-t-il relevé et de poursuivre: «C'est pourquoi LAD Pharma a formulé sa demande d'extension d'enregistrement aux officines. Un tel médicament induit une économie énorme à l'hôpital en lui évitant la prise en charge de l'amputation». L'intervenant sollicite ainsi le ministère de la Santé pour la régularisation de cette situation. De son côté, le Pr Sekkal, chef de service diabétologie au CHU de Bab El Oued, a avancé que sur les 34% des malades diabétiques enregistrés au niveau de son service, 12% à 20% sont touchés par le pied diabétique. Aussi, les diabétiques totalisent 70% des personnes hospitalisées. Le pied diabétique représente 69% de la totalité des traitements. Le Pr Bouayad a, pour sa part, beaucoup insisté sur la prévention du pied diabétique qui «piétine encore chez nous». Etayant ses propos, il indique que 50% des amputés sont des diabétiques, 50% des amputés diabétiques meurent dans les 5 ans qui suivent l'opération chirurgicale et 15% des amputés développent un ulcère du pied. Pourtant, selon ce spécialiste, une prise en charge multidisciplinaire évite à 80% une amputation. Il est à souligner qu'en Algérie, le diabète touche 3,6 millions de personnes dont 8% à 10% des personnes âgées de plus de 30 ans, soit environ 1,5 million.