L'histoire de l'Andalousie a été revisitée, hier, au théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou par l'entremise de la présentation d'une pièce de théâtre intitulée Lissan Eddin ben El Khatib, un penseur et célèbre homme d'Etat de l'Andalousie. Cette pièce, présentée dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», a été écrite par Hacène Miliani, auteur de La spirale, et mise en scène par Lazhar Belbaz. Cette pièce figure parmi 19 œuvres scéniques sélectionnées par un jury national pour représenter le 4e art à cette manifestation culturelle qu'abrite la capitale des Zianides, et est programmée pour sa présentation au niveau de 25 wilayas. La trame de cette pièce est tissée sous forme d'une convocation de l'histoire, à travers une série de questionnements sur les raisons ayant poussé Lissan Eddin ben El-Khatib (1313-374), Premier ministre et le plus célèbre homme de lettres de l'Andalousie, au temps du sultan de Cordoue, Abou El-Hadjadj Youcef, à fuir son pays pour se réfugier à Tlemcen, puis à Fès (Maroc). Cette œuvre dramaturgique «restitue», à travers la biographie de ce personnage émérite, «un pan entier de l'histoire de l'Andalousie en déclin», sur fond de luttes sournoises entre les courtisans du roi et les ambitions démesurées des vassaux. Après un long rayonnement à nul autre pareil, la vie sociale en Andalousie a basculé, vers la deuxième moitié du XIIIe siècle, dans des dissensions et des troubles, dont les musulmans d'Andalousie ne se souciaient guère, occupés qu'ils étaient à jouir de la vie par n'importe quel moyen, plutôt qu'à défendre leur cité contre des dangers persistants. Cette représentation théâtrale se veut être également, au vu des caprices de l'histoire qui se répète et des similitudes existant entre l'Andalousie d'alors et la situation du monde arabe d'aujourd'hui, une lecture sociologique de l'histoire contemporaine de ce dernier. APS