La compagnie aérienne Air Algérie a levé, ce jeudi, au siège de la Banque nationale d?Algérie sis à Birkhadem, le premier de ses trois emprunts obligataires qu?elle a contractés auprès de plusieurs banques et caisses nationales pour le renouvellement de sa flotte ainsi que le financement de son plan d?investissement. La première enveloppe, dont le montant a été fixé à 4,68 milliards de dinars, consiste en un montage financier national, premier du genre, auquel ont pris part la BEA, la Cnep, le CPA, la Cnac et la Cnma. Cet emprunt permettra à Air Algérie l?acquisition de 6 ATR, en attendant la réception des deux autres emprunts, prévue début 2005, pour l?achat de 8 autres avions de moyenne et longue portées. Cette opération a été chapeautée par la Banque nationale d?Algérie (BNA) qui a joué le rôle de courtier auprès des institutions financières pour le compte de la compagnie aérienne. La BNA a été chargée de mobiliser ces fonds sur le marché financier national et de garantir les assurances pour les deux parties pour permettre l?aboutissement de l?opération. Celle-ci a été qualifiée par le ministre de la Participation, M. Djoudi, de «véritable succès pour les spécialistes des institutions financières nationales» du fait des nombreux avantages qu?elle présente. D?abord elle permet l?exploitation de la surliquidité des banques dans les investissements publics. Elle supprime le risque lié au taux de change et à la prime de risque qui caractérisent le crédit étranger et assure à Air Algérie un taux d?intérêt plus bas, ne dépassant pas les 3 %, et une flexibilité des échéanciers pour une durée de 30 mois. Les responsables d?Air Algérie ne semblent pas avoir eu le choix puisqu?ils ont proposé aux pouvoirs publics l?ouverture du capital comme «solution», mais ces derniers «ont favorisé l?emprunt obligataire» pour la régulation du marché financier national. A noter que les emprunts ont été émis lors de deux séances d?adjudication, tenues les 29 et 30 mars 2004. La première a été consacrée aux obligations «sériées», comptant plusieurs échéanciers, dont le montant est de 1,8 milliard de dinars. La seconde était réservée aux obligations dites «ballon», ce qui signifie le remboursement du montant de 2,6 milliards de dinars en une seule fois.