Arigo revient progressivement à lui. On le croit définitivement débarrassé de ses hantises quand il guérit la jeune femme atteinte d'une tumeur à l'utérus. «Que s'est-il passé ? lui demande-t-on. — Je ne sais pas, dit-il, j'étais avec les autres quand j'ai entendu une voix me parler… Une voix qui m'a ordonné d'agir ! — Personne n'a entendu cette voix : — C'est normal, elle parlait à l'intérieur de moi !» Sur le moment, il ne savait pas à qui appartenait cette voix mais, plus tard, la «voix» devait lui faire des révélations. Il s'agissait, selon Arigo, de l'esprit d'un médecin allemand, un certain Adolphe Fritz, décédé en 1918 : il avait fait des études de médecine, mais il n'avait pas réussi à obtenir son doctorat, ce qui fait qu'on l'avait pas autorisé à exercer la médecine. C'est pour lui une sorte de revanche posthume, que de soigner les gens et de les guérir, des gens que la médecine n'arrive pas à guérir ! Comme procède Arigo ? Il prétend ne pas se souvenir de ce qu'il fait et certains témoins affirment que le guérisseur entre en transe, tremblant de tout son corps. Ses gestes sont toujours rapides et brutaux, l'homme ne prenant aucune précaution. Le plus extraordinaire est que les malades ne meurent pas, ni de l'opération ni de ses suites ! Dans d'autres conditions, le couteau rouillé et les chiffons sales qu'il utilise auraient eu raison des patients mais ceux-ci, non seulement ne contractent pas d'infections, mais aussi, ils guérissent ! Le couteau plonge dans les chairs, la main d'Arigo fouille dans la plaie, la retire et le malade guérit !