Vétusté n Les citoyens de bon nombre de localités rurales et isolées, et même urbaines, que nous avons rencontrés souffrent le martyre en raison de la pénurie d'eau à laquelle ils n'arrêtent pas de faire face depuis de longues années. Pour les élus de l'APW de Chlef, la situation relative au secteur de l'hydraulique, en général, et l'alimentation en eau potable, en particulier, à travers l'ensemble du territoire de la wilaya n'est ni rassurante, ni encourageante. En effet, selon les nombreux et accablants témoignages des membres de la commission des équipements et de l'aménagement urbain de ladite APW qui ont effectué un minutieux travail sur le terrain dans plusieurs communes de la wilaya, durant plusieurs mois, le constat en ce qui concerne ce secteur est alarmant et fort inquiétant à quasiment tous les niveaux. Ces élus que nous avons rencontrés en marge de la session printanière de ladite assemblée dont les travaux, tenus en fin de semaine, et qui étaient consacrés au secteur de l'hydraulique entre autres, ont fait savoir que celui-ci se porte, malheureusement, partout très mal. Pour ce qui est de l'épineux problème que connaissent certaines régions de la wilaya, notamment en matière d'alimentation en eau potable, les mêmes élus étaient tous formels et catégoriques. Ils pointent du doigt les services de la direction locale de tutelle, et de l'Algérienne des eaux. «Contrairement au contenu du rapport de la direction de l'hydraulique de la wilaya, qui nous a été dernièrement remis, et qui faisait état d'une couverture parfaite de toutes les communes de la wilaya en matière d'AEP. Nous avons relevé, pour ce qui nous concerne, lors de nos multiples sorties sur le terrain que la réalité est toute autre. Les citoyens de bon nombre de localités rurales et isolées, et même urbaines, que nous avons rencontrés souffrent le martyre en raison de la pénurie d'eau à laquelle ils n'arrêtent pas de faire face depuis de longues années», ont-ils relevé avant d'énumérer les carences et anomalies à l'origine de cette insupportable, situation. Ces anomalies résident dans la vétusté des conduites et des forages, dans la plupart des cas, anciens et jamais entretenus. On note également d'importantes fuites d'eau à partir des différents réseaux de distribution qui alimentent les quartiers. L'envasement des barrages et des forages est également mis en cause, ce qui donne un goût salé à l'eau à cause des infiltrations de différentes substances dans leurs conduites. Et le mélange de certains réseaux d'AEP avec des conduites des eaux usées et pluviales ainsi que l'existence de décharges sauvages et de fosses septiques juste à proximité des forages et des réservoirs d'eau potable rendent cett dernière impropre à la consommation. En outre, «nombre de forages existants ne sont pas alimentés en énergie électrique ni gardés. Ce qui les expose, souvent, à des actes de vandalisme et de piquages illicites d'eau et occasionne ainsi des pannes fréquentes, dans la plupart des cas irréparables, à leurs pompes de refoulement, d'amorçage ou d'aspiration. D'autres puits et réservoirs sont tout simplement abandonnés, car complètement dégradés, notamment ceux implantés au niveau des communes rurales et dont la réalisation remonte à l'époque coloniale», tiennent à préciser nos interlocuteurs. Pour ces mêmes élus, la situation est encore plus grave, notamment en ce qui concerne le réseau d'évacuation des eaux usées. Selon eux, la quasi-totalité des conduites ne fonctionne plus depuis plusieurs années dans de nombreuses localités de la wilaya. «Cette situation complique encore plus la distribution de l'eau potable à destination des foyers et reste, dans la plupart des cas, la cause de plusieurs maladies qui affectent les usagers, surtout au niveau des localités rurales. Lors de nos visites sur le terrain, des citoyens de différentes communes nous ont révélé qu'à plusieurs endroits, l'eau qui coule des robinets a un goût et une odeur insupportables. Elle est donc impropre à la consommation, puisque mélangée avec d'autres corps nuisibles», expliquent encore les mêmes élus.