Décision n «Le Parlement est souverain quant à l'introduction dans la Loi de finances complémentaire (LFC), de l'article relatif à l'autorisation d'importation de la friperie», a déclaré, hier, le ministre chargé des relations avec le Parlement. Le Conseil de la Nation votera aujourd'hui le texte de loi, dont l'article introduit par l'APN autorisant l'importation de la friperie est à l'origine d'une large polémique entre les élus des deux chambres. Intervenant hier dans ce contexte de discorde, le ministre chargé des relations avec le Parlement, Mohamed Khedri a indiqué que le Parlement était souverain dans ses décisions car il détient la volonté du peuple en matière de législation et que le gouvernement disposait des moyens de contrôle de ces importations sur le plan sanitaire. «Nous sommes tributaires de la souveraineté des députés et leurs décisions sont respectées par le gouvernement», a-t-il précisé. «Je ne doute pas de leur patriotisme, ni de leur sincérité ni de leur loyauté au service du peuple», a-t-il ajouté. Il a affirmé que même en période d'interdiction, ces vêtements étaient introduits en Algérie par voie terrestre. «Alors autant permettre leur importation par les ports par des importateurs déclarés et qui possèdent des unités de traitement de ce type de vêtements», a-t-il dit. «L'autorisation d'importation de ces vêtements par les ports permet un meilleur contrôle de l'Etat notamment sur le plan de la santé», a-t-il ajouté. Pour rappel, les députés ont adopté, depuis deux semaines, un article ajouté à la LFC autorisant l'importation de la friperie par les ports. Une décision à laquelle se sont opposés les élus de la deuxième chambre. Plusieurs membres du Conseil de la nation ont contesté l'importation de ces vêtements usagés, autorisée par la Loi de finances complémentaire 2011, allant jusqu'à proposer l'amendement de l'article y afférent à l'occasion du débat lundi de ce texte de loi au Conseil. Selon les sénateurs l'article relatif à cette autorisation n'a pas pris en considération l'aspect sanitaire de ces importations, dont les tests ont prouvé leur danger sur la santé des citoyens et ils ont estimé que cette mesure «va porter préjudice à l'industrie algérienne du textile». La loi organique régissant les deux chambres du Parlement n'autorise pas le Conseil de la Nation à amender un seul article mais autorise, cependant, le rejet de la loi dans son ensemble et sa soumission à la première chambre pour un nouveau vote ou la soumettre à la commission paritaire. Lors du débat, il a été proposé l'amendement de la loi organique pour autoriser le Conseil de la Nation à amender l'article dans son ensemble sans recourir au rejet de la loi dans son intégralité.