Rencontre n C'est demain que le nouveau sélectionneur national, le Franco-Bosnien Vahid Halilhodzic arrivera à Alger, au moment où le classement FIFA affiche que l'équipe nationale a perdu 10 places. La terrible raclée lors du match face au Maroc a été fatale pour les Verts qui ont dégringolé de la 41e à la 51e place au classement mensuel de la FIFA, alors que les Lions de l'Atlas en gagnaient dix, passant de la 73e à la 63e. Les autres adversaires des Verts dans les éliminatoires de la CAN 2012, la Tanzanie (moins 10 places) et la République centrafricaine (plus 22 places) pointent respectivement au 127e et au 91e rangs. Même si certains ne donnent pas trop d'importance et de crédibilité à ce classement, il n'en demeure pas moins qu'il reste un indicateur qui renseigne sur la bonne ou mauvaise santé des sélections, à l'image de l'Algérie qui ne cesse de régresser depuis sa participation au Mondial 2010 où elle a réalisé sa meilleure performance depuis l'avènement de ce classement FIFA, soit la 29e place. Et c'est dans ce contexte que débarquera demain le nouveau sélectionneur des Verts, Vahid Halilhodzic qui, selon certaines sources, devrait être accompagné de ses adjoints Nordine Korichi et Cyril Moine, le préparateur physique, auxquels s'adjoindra un entraîneur local désigné par la Fédération algérienne de football. Le nouveau patron des Verts animera, comme prévu, une conférence de presse samedi au centre des médias du stade du 5-Juillet où il dévoilera officiellement ses objectifs, son programme de travail, ses ambitions, ses idées et sa philosophie. Parmi les points qu'il abordera avec les représentants de la presse nationale qui viendront certainement en force, il sera question de l'effectif et des joueurs ainsi que de sa méthode de gérer le groupe que l'on dit sous le signe de la poigne. D'ailleurs en évoquant ce volet, qui a fait couler beaucoup de salive et d'encre, cela nous rappelle une phrase qu'avait prononcée Halilhodzic après l'échec face à l'Algérie lors de la CAN-2010 : «Je me retrouve comme au PSG, trahi par des gens en qui j'avais confiance.» Il a suffi d'une défaite pour qu'il soit débarqué de Côte d'Ivoire. Cet épisode a laissé libre cours à différentes analyses, à croire que le Franco-Bosnien est une éternelle victime des coups dans le dos. «Que voulez-vous, quand il n'y a plus de résultats, les joueurs qui veulent la peau de l'entraîneur savent comment parvenir à leurs fins», explique, fataliste, Eric Cubilier qui l'a eu comme entraîneur. De son côté, Sauveur Lombardo, le préparateur mental de l'équipe de handball de l'Olympique de Marseille au début des années 2000, apporte son commentaire : «Le tort de Halilhodzic, c'est de ne pas considérer les besoins individuels. Il faut faire attention à ne jamais laisser les joueurs au bord du chemin, sinon ils disent : ‘'On fait des efforts, qu'avons-nous en retour ?'' L'entraîneur à poigne, ça ne peut jamais marcher parce que la poigne s'écrase sous la pression.» Quant à Isabelle Castillo-Gonzalez, psychologue auprès des entreprises, elle enfonce un peu plus le clou : «On ne peut avoir le soutien de son équipe de travail si on dit tout le temps ce qui ne va pas et jamais ce qui est bien. Cela est d'autant plus vrai pour les artistes, qui ont un ego tel qu'ils ne se remettent jamais en question et prennent tout reproche pour une agression. Paris et la Côte d'Ivoire ce sont deux sociétés où tout le monde veut occuper le devant de la scène». Qu'en sera-t-il de l'Equipe nationale d'Algérie ? On en saura un peu plus samedi, car comme on dit, la première impression nous éclairera sur les intentions de Halilhodzic et sa façon de (re) prendre en main les Fennecs avec comme première perspective un stage au mois d'août qui regroupera, nous dit-on, un grand nombre de joueurs et qui risque de se dérouler à Alger au Cercle militaire de Beni Messous. Ce serait le souhait de Vahid.