Débat n Une assemblée constituante représentant l'ensemble de la population est incontestablement, selon le PT, la pièce idoine pour toute réforme politique consacrant la démocratie en Algérie. C'est ce qui ressort de la journée parlementaire organisée, hier, mercredi, à l'Assemblée populaire nationale (APN) à l'initiative du groupe parlementaire du Parti des travailleurs (PT). Le thème de cette journée, qui a vu défiler plusieurs intervenants, dont des parlementaires, des enseignants et des avocats est : «Quelle réforme politique instituera la démocratie en Algérie ?» Dans son allocution d'ouverture, la secrétaire générale du PT, Mme Louisa Hanoune, a estimé que «les institutions qui ont appliqué des politiques impopulaires ne peuvent pas conduire de véritables réformes, qu'il s'agisse du volet économique, social ou politique». Pour sa part, Boudjemaâ Ghechir, président de la Ligue algérienne des droits de l'homme (Ladh) a estimé qu'une assemblée constituante est la seule capable d'instituer une réforme politique performante. L'implication du citoyen est d'autant plus importante vu les dernières lois portant droits administratifs et civils. «Ce sont des lois qui éloignent davantage le citoyen de la justice». Faisant la lecture des circonstances actuelles, l'intervenant a jugé que le pouvoir en place n'a plus qu'à choisir entre deux positions. Il s'agit de précipiter le changement avec la concertation de la société ou stimuler la révolution populaire. Abondant dans le même sens, Mme Hanoune a estimé qu'il est possible de rattraper le retard et d'accélérer l'ouverture de perspectives démocratiques car si la situation actuelle perdure elle sera dangereuse pour le pays. Selon elle, l'Algérie était devant une révolution douce «qui ressemble à un fleuve qui doit être débarrassé de ce qui retarde l'avancée de ses eaux pour éviter la crue». De son côté, le professeur universitaire, Saïd Moqadem, a relevé dans une communication intitulée «Lecture approfondie du programme des réformes politiques», qu'il était indispensable, en premier lieu, de commencer par l'amendement de la Constitution. Il ajoute qu'il revient désormais au peuple de choisir le régime du pays. «La déclaration du 1er Novembre n'est-elle pas une Constitution éternelle pour l'Etat algérien indépendant, puisqu'elle garantit une république démocratique et sociale, le respect de toutes les libertés fondamentales sans discrimination religieuse ou ethnique et la lutte contre la corruption ?», s'est-il demandé. Rejet du projet de loi sur la profession des avocats n Interrogé en marge des travaux de cette journée parlementaire, Me Khan Rachid a affirmé, au nom du PT, son rejet du nouveau projet de loi relatif à la profession d'avocat. Rejoignant ses confrères protestataires, cet avocat a affirmé que ce texte est nettement en régression par rapport à celui de 1989, actuellement en application. Si cette loi est appliquée, le bâtonnier aura lui-même besoin d'un avocat pour le défendre durant les audiences, a estimé notre interlocuteur. Ce dernier ajoute qu'il y a lieu de revoir le système judiciaire algérien de manière à lui garantir une meilleure indépendance.