Le séminaire national sur «La prévention contre la drogue en milieu scolaire» qui s?est tenu la semaine dernière à Alger doit être interprété comme un signal d?alarme. Si le MEN et l?Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie ont jugé utile d?organiser une telle rencontre, c?est que «le ver est dans le fruit». Les chiffres donnés à l?occasion ont de quoi faire peur. Ils sont des indicateurs fiables d?une avancée inexorable de ce fléau social. Pour que les enceintes scolaires soient touchées à ce point, c?est que ce produit nocif a dû conquérir d?autres espaces et surtout que la quantité en circulation dans le pays augmente. Il ne suffit pas de prévenir par des actions ponctuelles, même si elles sont nécessaires, il faut que les sources pourvoyeuses de drogues soient éradiquées. Lutte et prévention doivent aller de pair. Au niveau du milieu scolaire, de belles choses peuvent être réalisées en matière de prévention. Cela passe par une adaptation de la vie scolaire aux besoins réels des écoliers et des lycéens. Un établissement scolaire est censé offrir à ses élèves un séjour sain et convivial. Ce qui est loin d?être le cas en Algérie, où les élèves, tous paliers confondus, s?entassent dans des salles de classe surchargées et ne connaissent «la chaleur et la convivialité» qu?en dehors de leur ghetto. La prévention contre les drogues ne saurait se suffire d?un chapitre de programme ; les conditions matérielles et psychologiques dans lesquelles évoluent les élèves sont déterminantes. Quel pourrait être l?apport de l?école dans cette prévention ? Comment parvenir à un résultat satisfaisant ? Ce sont les réponses à ces deux questions que ce dossier abordera.