L'Algérie ne doit pas attendre que les drogues de synthèse envahissent le marché national pour réagir. Une enquête nationale sur la consommation de la drogue en Algérie sera lancée le 15 du mois en cours. L'investigation couvrira un échantillon de 10.000 ménages et concernera 45.000 jeunes dont l'âge varie de 12 à 45 ans. L'objectif de cette enquête est de cerner l'étendue de ce fléau ainsi que le nombre exact de toxicomanes dans notre pays. Le coût de ce travail de recherche est de l'ordre de 17 millions de dollars. Quant au nom de l'institution devant superviser cette opération il sera dévoilé samedi prochain. C'est ce qu'a indiqué le directeur général de l'Office national algérien de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Onlcdt), M.Abdelmalek Sayah, au cours du séminaire international sur «les drogues de synthèse», organisé par (Onlcdt), en collaboration avec le Groupe Pompidou du Conseil de l'Europe à l'Ecole supérieure de police de Châteauneuf (Alger), en présence d'experts nationaux et étrangers venus de France, d'Italie, d'Espagne et du Liban. Le conférencier a ajouté qu'une autre enquête concernant la consommation de la drogue dans les milieux scolaires sera lancée au courant de l'année prochaine. L'enquête en question cible les écoliers, lycéens et universitaires. L'objectif de cette opération vise à évaluer l'ampleur de la propagation et l'usage des drogues, ainsi que la connaissance du phénomène sur le terrain, particulièrement en milieux scolaire et universitaire, a expliqué M.Sayah. La drogue a pris ces dernières années des proportions inquiétantes en Algérie, estiment des experts algériens qui planchent sur la lutte contre ce fléau, même s'il n'existe aucune statistique officielle sur le nombre exact de personnes s'adonnant à la toxicomanie en Algérie. Alors que l'Algérie n'est pas touchée, du moins actuellement, par les drogues de synthèse (crack, extasy, amphétamines...), l'idée de l'Onlcdt s'inscrit dans une démarche préventive. Selon les participants à ce séminaire, l'Algérie demeure pour le moment, épargnée par ce type de drogue dont le degré de dangerosité réside dans ses effets désastreux sur la santé de l'usager. La diversité de ses précurseurs et la facilité de sa fabrication. Toutefois, l'Algérie ne doit pas attendre que les drogues de synthèse envahissent le marché national pour réagir, d'autant que les services concernés par la lutte contre la drogue (gendarmerie, police, douanes) estiment qu'il est nécessaire d'approfondir leurs connaissances en la matière. Sur un autre plan, on apprend que le projet du plan d'action algérien pour l'année 2009,portant sur la lutte contre la toxicomanie, a été adopté par le Réseau méditerranéen de coopération dans le domaine de la lutte contre les drogues «MedNET». Abdelmalek Sayah a indiqué que ce plan d'action porte notamment, sur l'organisation de plusieurs séminaires nationaux, particulièrement un séminaire d'étude sur l'application de la loi 04-18, relative à la prévention et à la répression de l'usage du trafic illicite des drogues et un autre sur la formation des psychologues de différents secteurs intervenant dans la lutte contre la drogue. La tenue de séminaires pour la formation de responsables des associations dans le domaine de la prévention, de la communication et de l'animation en matière de lutte contre la drogue, figurent parmi les principales volets de ce plan d'action. Le plan porte également sur les activités et séminaires régionaux destinés au personnel médical et paramédical chargé de l'encadrement des centres intermédiaires et les centres hospitaliers pour le traitement de la toxicomanie. Pour rappel, 18 tonnes de résine de cannabis ont été saisies de janvier à septembre 2008. Près de 900.000 comprimés de substances psychotropes ont également été saisis. 2399 personnes dont 17 étrangers ont été interpellées du 1er janvier au 30 septembre 2008 dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue.