La consommation de la drogue est un fléau qui ne cesse de prendre des proportions alarmantes au sein de la société algérienne. Au cours des dix dernières années, la Gendarmerie nationale a traité quelque 10.750 affaires de trafic de stupéfiants ayant abouti à l'arrestation de plus de 19.000 personnes et à la saisie de 21.087 kg de résine de cannabis, ainsi que 520.000 comprimés de psychotropes. Ainsi, selon les chiffres de la Gendarmerie nationale, la résine de cannabis représente 90 % des drogues saisies en Algérie, et par voie de conséquence, la drogue la plus répandue. Les mêmes chiffres témoignent également du fait que la consommation de cannabis et des psychotropes est plus importante chez les jeunes de moins de 29 ans, représentant un taux de 65 % des personnes arrêtées. Ces informations ont été communiquées mardi dernier, à l'occasion d'une journée de mobilisation contre la toxicomanie dans le milieu scolaire, tenue au lycée Omar-Racim d'Alger. Cette rencontre est à l'initiative de la Fondation algérienne des droits des enfants et adolescent (Fadea) en contribution avec les services de l'Académie d'Alger et ceux du Centre national d'orientation scolaire. Le thème choisi pour ce rendez-vous a drainé la participation, outre les éléments de la gendarmerie, l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, représenté par son directeur de la coopération internationale, M.Aïssa Kasmi. Ce dernier a souligné, d'emblée, dans son intervention, l'ampleur du phénomène de la drogue qui ronge notre société. «La situation est explosive», a-t-il déclaré. «Tous les efforts induits dans le développement du pays resteront vains si le fléau de la drogue n'est pas vaincu», ajoute-t-il. L'orateur évoque également ce qu'il désigne comme étant «une guerre mondiale contre la drogue». Selon lui, plusieurs Etats du globe, dont l'Algérie, ont mobilisé des fonds, estimés à environ 50 millions de dollars, pour mener bataille contre les barons de la drogue. Cependant, enchaîne M.Kasmi, les réseaux de la drogue éparpillés aux quatre coins de la planète disposent d'un marché évalué à 500 milliards de dollars. «C'est donc une bataille à armes inégales», a conclu l'orateur. En outre, le marché de la drogue est lui aussi soumis au marché de l'offre et de la demande. En Algérie, si les chances de stopper l'offre sont quasiment incertaines, mettre un terme à la demande constitue indéniablement la seule solution possible et ce, par la multiplication des rencontres de mobilisation et de prévention, comme celle organisée hier au lycée Omar-Racim.