Prévention n «Changeons le diabète» est le nom donné à une action de sensibilisation dans le cadre d'un programme consacrant le rôle des femmes dans la prévention du diabète en Algérie. Cette campagne se veut un espace d'éducation, de sensibilisation et de prévention contre cette pathologie qui constitue la troisième cause de cécité en Algérie. Son but est d'informer, dans un premier temps, les femmes sur les règles d'une bonne hygiène de vie pour prévenir le diabète et les autres maladies non transmissibles. Et dans un deuxième temps, les encourager à sensibiliser leur entourage, foyer et communauté, sur les facteurs de risque. L'Observatoire algérien de la femme ambitionne dans cette même perspective de «catalyser les efforts de tous pour promouvoir le lien entre une grossesse saine et un poids de naissance normal, comme moyen de prévention du diabète et des autres maladies non transmissibles», explique Mme Chaia Djaâfri, présidente de l'OAF. Dans notre pays, la situation des femmes diabétiques est peu reluisante, affirment unanimement les experts ayant participé à la Journée de sensibilisation contre cette pathologie. Ils déplorent surtout le fait que des mères de famille font souvent passer le bien-être des leurs au détriment de leur santé. Elles sont de plus en plus sédentaires, ce qui les expose à l'obésité et à un plus grand risque d'aggravation de leur état. D'ailleurs, aujourd'hui le diabète est considéré parmi les épidémies du siècle chez la gent féminine. 97% des femmes contre 60% des hommes atteints du diabète de type 2 sont touchées par l'obésité, révèlent trois enquêtes réalisées par le ministère de la Santé entre 2008 et 2009. Des opérations d'information et de sensibilisation sont, face à une situation aussi alarmante, plus qu'impératives. Selon l'OMS (Organisation mondiale de la santé), en 2030, elles seront 222 millions de femmes à souffrir du diabète dans le monde, contre 143 millions actuellement. La campagne lancée ces derniers temps par l'Observatoire algérien de la femme prévoit dans ce cadre de mettre sur pied, dans les jours à venir, une commission dédiée exclusivement à la lutte contre le diabète au féminin. L'effort est surtout porté sur la prévention du diabète gestationnel, la principale complication de grossesse. Outre le risque de malformation du fœtus, les enfants nés de mère ayant développé un diabète gestationnel sont plus exposés que les autres au diabète ou au prédiabète avant l'âge adulte. Au regard de toutes ces conséquences, le dépistage précoce de cette maladie chez la femme enceinte est très important, selon les spécialistes. Seules 25% ne sont pas assurées En Algérie, elles sont 25 % de femmes diabétiques à ne pas être assurées sociales. La cherté du traitement pousse une partie d'entre elles à abandonner carrément le suivi médical. Le président de la Fédération algérienne des associations des diabétiques (Faad), Noureddine Boucetta, a largement commenté la prise en charge de ces femmes, dont la plupart sont dans une situation très critique. Pour la Faad, l'urgence, ce sont les diabétiques résidant à l'intérieur du pays. Celles-ci «éprouvent beaucoup de difficultés à se soigner», précise M. Boucetta.