Réalité n Le diabète est la septième cause de mortalité des femmes dans le monde. En Algérie 4,6 % des femmes meurent du diabète pour seulement 2,8% chez les hommes. Un constat que l'Observatoire algérien de la femme (OAF), en collaboration avec le laboratoire Novo Nordisk, voulait mettre en relief à travers une campagne de sensibilisation. «Changeons le diabète» est le titre choisi pour cette action dans le cadre d'un programme consacrant le rôle des femmes dans la prévention du diabète en Algérie, a indiqué, hier, lundi, Mme Chaia Djaâfri présidente de l'OAF lors d'un point de presse. La campagne en question a pour objectif d'informer et d'éduquer les femmes sur les règles d'hygiène de vie les plus à même de prévenir le diabète et les autres maladies non transmissibles. La campagne souhaite aussi encourager les femmes à sensibiliser au diabète et ses facteurs de risque, leur foyer et la communauté qui les entoure. L'Observatoire ambitionne dans cette même perspective, «de catalyser les efforts de tous pour promouvoir le lien entre une grossesse saine et un poids de naissance normal comme moyen de prévenir le diabète et les autres maladies non transmissibles», explique encore Mme Djaâfri. La journée de sensibilisation à la protection des femmes contre cette pathologie a été l'occasion pour beaucoup de professionnels de faire le constat sur la situation des femmes diabétiques en Algérie. On apprend ainsi que 25% des femmes diabétiques n'étaient pas assurées. Le président de la Fédération algérienne des associations des diabétiques (Faad), Noureddine Boucetta, a mis en exergue l'importance de la prise en charge de ces femmes, notamment, à l'intérieur du pays. Celles-ci «éprouvent beaucoup de difficultés à se soigner», dit-il. Une enquête du ministère de la Santé réalisée en 2009 à Alger sur un échantillon de 1 052 diabétiques a révélé, en outre, que 48% des diabétiques souffraient de rétinopathies. Ces résultats ont été aussitôt corroborés par ceux d'une autre enquête réalisée en 2010 dans la wilaya de Constantine. En effet, sur un échantillon de 232 diabétiques 22% de diabétiques étaient atteints de rétinopathies diabétiques. Le professeur Louisa Chachoua, chef du service d'ophtalmologie au CHU Nafissa-Hamoud a, à ce propos, longuement expliqué les répercussions du diabète sur la vue. Il est, selon l'intervenante, la troisième cause de cécité en Algérie après le glaucome et la cataracte. Devant ce constat peu satisfaisant, la chargée du programme national de lutte contre les maladies non transmissibles au ministère de la Santé, a reconnu que «le programme national de diabétologie n'a pas démarré dans un cadre structuré». Mais, «une amélioration de la prise en charge des diabétiques avec une approche préventive des facteurs de risque a été constatée», rappelle Mme Djamila Nadhir ajoutant que l'approche genre «est en cours de mise en œuvre compte tenu du rôle de la femme dans la société». Elle précisera un peu plus loin que les femmes étaient plus exposées au diabète que les hommes pour diverses raisons, notamment l'obésité, le surpoids et la sédentarité.