Persistance Le problème de l?alimentation en eau potable dure et perdure et ce ne sont pas les factures salées qui y changeront quelque chose. Dans le cadre de la reconstruction de la zone sinistrée, la commune de Hacine avait bénéficié d?un important projet relatif à l?alimentation en eau potable, une opération ayant pour objectif le règlement définitif du problème de l?AEP dont souffrait la localité depuis 1962. Finalisé, ce projet a été inauguré par le ministre de l?Intérieur le 5 juillet 1998 et consistait à ramener de l?eau potable directement de Tizi via les douars Ouled Ben Daha et Mezaoura, sur une distance de 21 km. Antérieurement à cette date, la commune était alimentée à partir de l?oued El-Hammam et était dépendante des lâchers qui s?opéraient du barrage de Bouhanifia. Sur son passage, l?eau entraînait toutes les eaux usées et autres déchets déversés par les populations (fixes et mobiles) de la station thermale. De ce fait, elle n?était pas claire et dégageait une odeur nauséabonde. Elle parvenait dans les robinets des foyers tous les 15 jours, en n?ayant subi aucun traitement préalable. Faute d?eau potable, plusieurs familles originaires de la commune auraient ainsi quitté les lieux pour d?autres destinations. Si aujourd?hui, l?eau est claire et potable, le problème réside au niveau de la distribution par l?Epeor, entreprise chargée de la gestion de l?eau. En effet, dans certains quartiers, le liquide ne parvient, dans les foyers, qu?une fois par quinzaine. Une situation motivée par l?évocation de moult problèmes par les responsables de l?Epeor. Problèmes que le citoyen ignore, lui qui continue à acheter ce précieux liquide auprès des revendeurs d?eau, une activité rentable, le malheur des uns faisant le bonheur des autres. Le comble dans tout cela, ce sont les factures établies par l?Epeor et adressées à la population de Hacine, invitée à procéder à leur règlement au niveau de la caisse de Mascara. En effet, chaque chef de famille a été destinataire d?une, voire de plusieurs factures salées, faisant ressortir la consommation d?eau de plusieurs années. Les citoyens sont prêts à payer, mais à condition de disposer de l?eau au moins une à deux fois par semaine, car dans la situation actuelle, ils sont contraints à régler les factures tout en continuant à acheter de l?eau. Pourtant, les autorités locales ont saisi la tutelle (daïra et wilaya) pour une éventuelle concertation débouchant sur l?amélioration des qualités de service de l?Epeor, mais rien de concret n?a encore filtré car, en cas de fuites, ce sont les ouvriers communaux qui procèdent aux réparations et ce, en l?absence d?une équipe technique de l?Epeor sur place. Conscients de l?importance du problème, les responsables locaux ont préconisé la réalisation de deux nouveaux réservoirs afin d?emmagasiner une importante quantité d?eau avant sa distribution, une solution jugée salutaire. Si les services de l?hydraulique ont adhéré à ce projet, aucune étape pour sa concrétisation n?a été franchie. Si des mesures allant dans ce sens ne sont pas prises, la population de Hacine sera appelée à vivre le calvaire, particulièrement en été. Le seul camion-citerne dont dispose la commune est utilisé pour ravitailler les détachements de l?ANP et de la Garde communale et, de ce fait, ne peut être d?aucun secours pour les citoyens de la localité, qui a enregistré un flux important de «ruraux» qui ont fui leurs douars eu égard à la situation sécuritaire qui régnait dans la région, souffrant de la présence des groupes armés.