Les citoyens prennent leur mal en patience tout en formulant le souhait que cesse leur calvaire durement ressenti en période estivale. En dépit de la réalisation de deux importants projets, destinés à résoudre à jamais le problème de l'alimentation en eau potable de la population de la commune de Hacine, le sujet reste toujours d'actualité. Il suscite la colère des citoyens qui pourtant prennent leur mal en patience tout en formulant le souhait que cesse leur calvaire durement ressenti en période estivale où la consommation du précieux liquide est plus importante. En effet, Hacine, l'une des plus anciennes communes de la wilaya de Mascara, sa création remonte à 1885, reste confrontée à l'éternel problème de l'AEP et ce, bien qu'étant traversée par l'oued El Hammam qui bénéficie des lâchers du barrage de Bouhanifia à chaque fois que le besoin se fait sentir ou circonstanciellement. Néanmoins, le volume est partagé frauduleusement par les agriculteurs qui font usage du pompage illicite pour irriguer leurs cultures plantées le long de la berge et ce, même si des mesures d'interdiction ont été prises en ce sens par la police des eaux. Antérieurement à 1975, la commune était alimentée directement à partir de la rivière par le truchement d'une canalisation à ciel ouvert. Sur son passage, l'eau entraînait tous les déchets et ordures, et même des animaux trépassés sans même subir préalablement un traitement approprié avant son acheminement vers les robinets des ménages. Entre-temps, la commune avait bénéficié d'une station de traitement des eaux fournie, installée et mise en service par une firme française. Néanmoins, faute d'entretien, ces équipements acquis chèrement en devises n'ont pas fonctionné longtemps et les responsables locaux ont été contraints de recourir à l'ancien système pour étancher la soif de la population. Faute d'être solutionné, le problème de l'AEP à Hacine s'est aggravé au fil des ans eu égard aux nouveaux éléments qui sont venus s'ajouter liés à l'extension du tissu urbain, à l'éclatement des familles et aux nouvelles constructions réalisées dans le cadre de la reconstruction de la région après le séisme du 18 août et après l'exode rural, conséquences du terrorisme qui sévissait. Tous ces facteurs ont incité les autorités de la wilaya, harcelées par les élus de la commune, à saisir les différents ministères pour l'inscription d'un projet susceptible de donner satisfaction à une population qui n'a cessé d'en exprimer le besoin. Ainsi, après plusieurs propositions, une opération consistant à alimenter la commune à partir de Tizi via les douars de Aroub et Mezaoura a été retenue. Réalisé sur 18 km, pour une enveloppe financière de plus de 10 milliard de centimes, le projet a été inauguré le 5 juillet 1999 par le ministre de l'Intérieur de l'époque en marge de sa visite d'inspection et de travail effectuée dans la wilaya de Mascara avec pour objectif la distribution du précieux liquide au moins une fois tous les trois jours. Mais sous prétexte du caractère d'urgence imposé par les circonstances, cette opération s'est avérée un échec puisque des anomalies sont apparues sur la canalisation ponctuées par des fuites, l'absence de tampons et des piquages illicites pratiquées par les habitants des douars lesquels ont été les principaux bénéficiaires au détriment des citoyens de Hacine. Conscients que ce projet n'a pas eu l'effet escompté, les responsables de la wilaya, à titre compensatoire, ont réalisé un autre projet appelé le couloir Bou-Hanifia-El Gueitma-Hacine qui prend sa source au barrage de la ville des Thermes. Opérationnel depuis moins de deux ans seulement, ce projet est en voie d'abandon en l'absence de ressources hydriques du barrage non renouvelées compte tenu de la sécheresse qui touche la région. Depuis le mois d'octobre, la population est de nouveau alimentée à partir de Tizi à raison d'une fois tous les quinze jours sous forme de rotation et quand c'est le cas, les ménages n'ont guère le temps de remplir un bidon de 10 litres. Pourtant, les citoyens de Hacine s'acquittent régulièrement des redevances portées sur les factures délivrées par l'APC y compris les arriérés, s'engageant même par écrit à respecter l'échéancier arrêté par le caissier de l'agence de Bouhanifia même si certains estiment que les sommes réclamées sont exhaustives et ne correspondent pas au volumes d'eau consommée, car bien souvent, les compteurs installés tournent alors que les robinets dégagent de l'air seulement. Signe que la culture de la peur du gendarme est loin de disparaître des esprits des subalternes, le 1er novembre dernier, le wali de Mascara a effectué une visite dans la commune, et ce jour-là, la distribution a été générale, mais coupée aussitôt après son départ. A. Benmechta