Résumé de la 52e partie n Laurence révéla au jury que sa mère prenait un tonique contenant de la strychnine. — Si je ne me trompe, continua Laurence, on a constaté des cas où une drogue, administrée depuis quelque temps, à doses répétées, a fini par causer la mort. Et de plus, n'est-il pas possible que ma mère ait pris accidentellement une trop forte dose de son remède ? — C'est la première fois que nous entendons dire que la défunte prenait de la strychnine avant sa mort ! Nous vous sommes très obligés, monsieur Cavendish. Le docteur Wilkins, rappelé, tourna cette idée en ridicule : — Ce que Mr Cavendish suggère est tout à fait impossible, dit-il. Tout médecin vous le dira. La strychnine est, en un certain sens, un poison cumulatif, mais qui ne saurait causer jamais une mort subite. Il y aurait eu d'abord une longue période de symptômes chroniques qui eussent immédiatement attiré mon attention. Cette hypothèse est absurde. — Et la deuxième suggestion ? Que Mrs Inglethorp a peut-être pris par inadvertance une dose trop forte de son remède ? — Trois ou même quatre doses n'eussent point provoqué la mort. Mrs Inglethorp s'apprivoisait chez Coots, le pharmacien de Tadminster. Il lui aurait fallu absorber la bouteille presque entière pour qu'on put expliquer la quantité de strychnine retrouvée au cours de l'autopsie. — Vous estimez donc que nous pourrons conclure que le tonique ne fut pas la cause de la mort ? — Certainement, la supposition est ridicule. Le même juré qui était déjà intervenu suggéra que le pharmacien qui prépara la médecine avait peut-être commis une erreur. — Bien entendu, cela est toujours possible, répondit le médecin. Mais Dorcas, qui fut ensuite appelée à déposer, écarta même cette possibilité. Il ne s'agissait pas d'une nouvelle bouteille du remède, car Mrs Inglethorp avait pris la dernière dose le jour de sa mort. On abandonna enfin la question du tonique, et le coroner continua son interrogatoire. Ayant appris que Dorcas avait été réveillée par l'appel violent de la sonnette de sa maîtresse et qu'elle avait ensuite alerté toute la maison, il en vint à la querelle qui eut lieu l'après-midi de la veille. La déposition de Dorcas sur ce point fut, en substance, ce que Poirot et moi avions déjà entendu. Donc, je ne la répéterai point ici. Le témoin suivant fut Mary Cavendish. Elle se tenait très droite et parla d'une voix basse, mais fort nette et parfaitement calme. En réponse à la question du coroner, elle déclara qu'ayant été éveillée comme d'habitude à quatre heures et demie par son réveil, elle s'habillait lorsqu'elle fut effrayée par le bruit d'une chute lourde. — Sans doute, était-ce la table près du lit, commenta le coroner. — J'ouvris ma porte, continua Mary, et une sonnette retentit, stridente. (A suivre...)