Résumé de la 50e partie n Pour Poirot, Durcas avait dû se tromper en fixant l'heure de la querelle… Mais Dorcas demeurait inébranlable. Une heure au moins et peut-être même plus avait dû s'écouler entre le temps où elle perçut les voix et le moment où elle porta le thé à sa maîtresse, vers cinq heures. L'enquête eut lieu vendredi à l'auberge du village, les Aimes Stylites. Poirot et moi étions assis côte à côte, n'ayant point été appelés à témoigner. Les préliminaires d'usage eurent lieu. Le juge examina le cadavre. John fut appelé pour l'identifier. Interrogé, il déclara s'être éveillé au petit jour et décrivit les circonstances de la mort de sa mère. On entendit ensuite le témoignage des médecins. Il y eut un silence profond, et tous les yeux étaient fixés sur le célèbre spécialiste de Londres, connu pour être une des plus grandes autorités contemporaines en toxicologie. En quelques mots brefs, il résuma le résultat de l'autopsie. Dépouillé de la phraséologie médicale, le certificat officiel concluait clairement que Mrs Inglethorp était morte à la suite d'un empoisonnement dû à la strychnine. A en juger d'après la quantité retrouvée dans les viscères, elle n'avait pas dû avaler moins de trois quarts de gramme de strychnine et, plus probablement, un gramme ou peut-être davantage. — Est-il possible qu'elle ait avalé le poison accidentellement ? demanda le coroner. — Cela me paraît fort peu probable. La strychnine n'est pas employée pour des buts domestiques, comme le sont certains poisons, et sa vente est soumise à certaines restrictions. — Y a-t-il quoi que ce soit dans votre examen qui vous permette de saisir comment le poison fut administré ? — Non. Vous êtes arrivé à Styles avant le docteur Wilkins, je crois ? — C'est juste. J'ai croisé l'auto en dehors de la grille du parc et je me suis hâté vers la maison aussi vite que possible. — Voulez-vous nous dire exactement ce qui s'est passé ensuite ? — Je suis entré dans la chambre de Mrs Inglethorp. Elle était à ce moment en proie à une convulsion tétanique caractérisée. Elle se tourna vers moi et appela : Alfred ! Alfred ! — La strychnine aurait-elle pu être administrée à Mrs Inglethorp dans le café que son mari lui porta ? — Peut-être, mais la strychnine agit assez rapidement. Les symptômes se font sentir une ou deux heures après l'absorption. Cela peut être retardé sous certaines conditions, dont cependant aucune ne semble avoir été pré-sente dans ce cas particulier. Je présume que Mrs Inglethorp absorba le café après son dîner, vers huit heures, tandis que les symptômes d'empoisonnement ne se sont manifestés qu'à l'aube, ce qui tend à prouver que la drogue fut absorbée beaucoup plus tard dans la soirée. (A suivre...)