Résumé de la 51e partie n Le rapport conclu que Mrs Inglethorp était morte à la suite d'un empoisonnement dû à la strychnine… - Mrs Inglethorp avait l'habitude de prendre une tasse de cacao au milieu de la nuit. La strychnine a-t-elle pu être administrée dans ce breuvage ? - Non ! J'ai moi-même prélevé un peu de cacao qui restait dans la casserole et l'ai fait analyser. Il ne contient pas de strychnine. J'entendis Poirot qui riait doucement à mes côtés. - Comment le savez-vous ? murmurai-je. - Ecoutez. - J'avoue, continua le docteur, que j'eusse été très surpris par tout autre résultat. - Pourquoi ? - Simplement parce que la strychnine a un goût extraordinairement amer. On peut la reconnaître dans une solution au soixante-dix millième, et son goût ne peut être dissimulé que par quelque substance très parfumée. Le cacao serait impuissant à le masquer. Un des jurés désira savoir si les mêmes objections s'appliquaient au café. - Non. Le café a un goût amer qui suffirait sans doute à déguiser celui de la strychnine. - Alors, vous considérez comme plus probable que la drogue fut administrée dans le café, mais que son action fut retardée pour une raison quelconque ? - Oui, mais comme la tasse a été broyée, il n'y a point de possibilité d'analyser son contenu. La déposition du docteur Bauerstein prit fin, et le docteur Wilkins la confirma en tout point. Interrogé sur l'hypothèse du suicide, il la rejeta absolument. La morte, déclara-t-il, avait un peu souffert de faiblesse cardiaque, mais en dehors de cela elle jouissait d'une santé normale et était d'une humeur sereine et bien équilibrée. C'était une des dernières personnes qui eût pu songer à se supprimer. On appela ensuite Laurence Cavendish. Sa déposition fut sans importance, étant une répétition de celle de son frère. Comme il allait se retirer, il s'arrêta et dit avec une certaine hésitation : - J'aimerais, si vous me le permettez, faire une suggestion. Il jeta un coup d'œil suppliant vers le coroner qui dit vivement : - Certainement, monsieur Cavendish. Nous sommes ici pour découvrir la vérité sur cette affaire, et nous accueillerons volontiers tout ce qui peut faciliter notre tâche. - Ce n'est qu'une idée personnelle, expliqua Laurence. II se peut que je me trompe tout à fait. Pourtant, il me semble que la mort de ma mère peut résulter de causes naturelles. - Comment cela, monsieur Cavendish ? - Ma mère, au moment de sa mort, et même depuis quelque temps au préalable, prenait un tonique contenant de la strychnine. - Ah ! dit le coroner, tandis que les jurés se redressaient, très intéressés. (A suivre...)