Résumé de la 19e partie n Hastings propose à John de contacter Poirot pour mener une enquête sur cette mort que les deux médecins qualifient de mystérieuse... Je consultai ma montre. Il était six heures. Je résolus de ne pas perdre de temps. Cependant, je m'accordai cinq minutes de délai : cinq minutes que je passai à fouiller la bibliothèque, jusqu'à ce que j'eusse trouvé un livre médical contenant une description détaillée. de l'empoisonnement par la strychnine. La maison occupée par les Belges se trouvait tout près des grilles du parc. On pouvait y accéder rapidement par un petit chemin à travers l'herbe haute, ce qui évitait de suivre tous les détours de l'avenue. Je pris donc ce sentier, et je parvenais à la loge des gardiens, lorsque j'aperçus une silhouette d'homme courant vers moi. C'était Mr Inglethorp. D'où venait-il ? Comment allait-il expliquer son absence ? Il m'aborda vivement : — Mon Dieu ! Quelle terrible chose ! Ma pauvre femme ! Je viens seulement d'apprendre la nouvelle ! — Où êtes-vous allé ? lui dis-je froidement. — Denby m'a retenu très tard hier soir. Il était plus d'une heure quand nous eûmes terminé nos comptes. Alors, j'ai constaté que j'avais oublié la clef. Comme je ne voulais pas éveiller toute la maison, Denby m'a prêté un lit. — Comment avez-vous appris la nouvelle ? demandai-je ensuite. — Wilkins a réveillé Denby pour le mettre au courant. Ma pauvre Emily ! Un si noble caractère ! Elle se sacrifiait continuellement pour autrui, et elle a trop présumé de ses forces. Une vague répulsion m'envahissait. Inglethorp m'apparut comme un fieffé hypocrite. — Je dois me dépêcher ! dis-je, me félicitant qu'il ne m'eût pas demandé où j'allais. Quelques instants plus tard, je frappais à la porte de Leastways Cottage. N'obtenant pas de réponse, je répétai mon appel impatiemment. Alors, une fenêtre fut repoussée avec précaution, et Poirot lui-même, passant la tête par l'entrebâillement, regarda dans la rue. Il poussa une exclamation de surprise en me reconnaissant. Je lui appris brièvement la tragédie, et lui dis que je venais solliciter son aide. — Un instant, mon ami, je vais vous ouvrir, et vous me raconterez toute l'histoire pendant que je m'habillerai. II eut tôt fait d'ouvrir la porte, et je le suivis jusqu'à sa chambre. Là, il m'installa dans un fauteuil, et je lui narrai toute l'histoire, sans rien cacher ni rien omettre, tandis qu'il procédait à une toilette méticuleuse. Je le mis au courant des dernières paroles de Mrs Inglethorp, de l'absence de son mari, de la scène de la veille, du fragment de conversation que j'avais surpris entre Mary et sa belle-mère, de la querelle précédente entre Mrs Inglethorp et Evelyn Howard, et des instructions de cette dernière. Je ne fus pas tout à fait aussi clair que je l'eusse souhaité. Je me répétai plusieurs fois et dus, de temps à autre, me référer à un détail oublié. Poirot me souriait avec bienveillance. (A suivre...)