Morosité n Tous les commerçants spécialisés dans ce type de business à Alger s'accordent à dire que les ventes «sont au plus bas». Pourtant, l'offre est plus qu'abondante avec des marques et des modèles tendance, comme les figurines de Spiderman et de Batman. En dehors de certaines fêtes religieuses ou des grandes occasions familiales, les Algériens semblent en effet de moins en moins enclins à acheter ces objets qui font le bonheur des enfants, mais pas de tous les parents qui préfèrent accorder leur priorité à des besoins qu'ils considèrent comme prioritaires, tels que la nourriture, l'habillement et les autres charges. La crise économique, le changement de comportement du consommateur ou encore l'augmentation des prix des jouets sont les raisons évoquées par les différents acteurs de ce marché qui estiment que le jouet est un «moyen ludique» et «éducatif indispensable» pour la développement de l'enfant, mais dont le prix n'est pas à la portée de tous les ménages. «Avec un salaire de 25 000 dinars, on ne peut pas se permettre d'acheter des jouets aux enfants. Je sais que c'est important, mais cette somme suffit juste à manger, s'habiller et payer les charges de la maison», se plaint A. Dalila, 45 ans, mère de trois enfants. Un revendeur d'un des quartiers de Kouba se plaint, de son côté, de l'absence de clients. «Regardez, dit-il, en montrant les étalages de son magasin pleins à craquer de jouets de différents modèles, tailles et marques. Il n'y a plus d'acheteurs. Ce n'est plus comme avant. Maintenant, les gens n'achètent des jouets que rarement.» Selon lui, certains estiment que ces jouets sont «chers», et d'autres «dangereux» pour les enfants. Des poupées, des jouets éducatifs, des jeux de société et des modèles réduits de véhicules électriques sont exposés chez ce marchand qui affiche des prix allant de 500 DA à 30 000 DA. C'est vrai que c'est «cher», reconnaît-il. D'autres marchands, à Alger-centre, Koléa ou au souk de Dubaï (Bab Ezzouar), font le même constat : «Chers, donc peu de clients.». Selon l'un d'entre eux, «les prix des jouets ont fortement augmenté suite à une hausse assez conséquente du prix du plastique, qui se répercute aujourd'hui sur le prix proposé au consommateur final». Face à l'augmentation excessive des prix des jouets et l'absence d'une production nationale, les importateurs algériens s'orientent de plus en plus vers les pays asiatiques, notamment la Chine, qui représente à elle seule la moitié de la production mondiale de jouets. Et, fatalement, c'est l'invasion en Algérie des jouets du pays de Confucius. Même Batman et Spiderman sont fabriqués quelque part en Chine.