La générale de la nouvelle production du Théâtre régional d'Oran (TRO), 'Syphax', mise en scène par Aïssa Moulefraa, a invité, ce week-end, à Tlemcen, le public à un voyage dans le temps pour lui montrer un pan de son histoire, notamment les grandes phases de l'empire de ce roi. Ecrite par l'écrivain et journaliste Bouziane Benachour et montée dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», cette pièce a pour ambition de faire connaître l'une des figures de l'Algérie antique, l'Aguelid Syphax, roi de la Numidie occidentale, ayant pour capitale Siga, dont les ruines ont été localisées dans la wilaya d'Aïn Témouchent. Cette œuvre, qualifiée par son auteur de «dramatique historique», convie le spectateur à un voyage dans le temps pour découvrir, à travers un raoui (conteur), personnage campé par Brahim Hachemaoui, les grandes phases de l'empire de Syphax et les efforts de ce roi pour édifier un Etat fort, à même de faire face aux convoitises et velléités des puissances de la région. Les intrigues de palais, les complots fomentés derrière les remparts de «l'imprenable» Siga et les rivalités entre les différents royaumes de l'époque bien rendus par les personnages qui ont donné du pep à cette pièce. De prime abord, Bouziane Benachour et Aïssa Moulefraa se sont attaqués à un thème historique qui semble difficile à transposer sur scène, en raison du manque de sources et de références documentaires sur cette période, mais aussi à la difficulté pour un spectateur non averti de saisir tous les faits qui se déroulent devant lui. Toutefois, l'auteur comme le metteur en scène ont réussi à retenir l'attention du public en le gratifiant d'un spectacle de bonne facture, appelé à être bien «rodé» au fil des représentations. La pièce est une épopée historique. Chorégraphie, chœurs, costumes, musique et lumières ont été judicieusement étudiés et utilisés pour soutenir un texte bien soigné mais accessible à tous et pour donner toute la profondeur et toute l'épaisseur à des personnages importants de la stature de Syphax, de son épouse Sophonobise, promise à Massinissa.