Fâcheux n Une coupure d'électricité de 45 minutes peut engendrer à une boulangerie une perte de 7 500 DA. Ces pertes n'ont jamais été remboursées par Sonelgaz, a déclaré le président de la Fédération nationale des boulangers, affilié à l'Ugcaa, Youcef Khalafat. «Les commerçants n'ont jamais été remboursés», a-t-il rétorqué. Selon lui, les boulangers sont les plus touchés par ce problème, car une fois la panne survenue, ils sont obligés de jeter le pain qui est dans le four ou le pétrin et même la pâte en fermentation. Cette dernière ne peut être ni transportée, ni conservée, comme la viande ou le poulet.» Les grossistes et les petits commerces finissent toujours par trouver une solution de rechange. Nombre de commerçants, notamment, les bouchers entreposent leur marchandise chez leurs confrères pour éviter de subir des pertes. Tandis que pour la pâte du pain ou de gâteaux, une fois fermentée, si elle n'est pas rapidement travaillée et cuite, elle est à jeter. Quelque simple calcul, et à M. Khalafat de considérer que le boulanger risque de perdre environ 3 quintaux de pâte en une seule journée ; ce qui lui revient à peu près à 6 000 DA. Sans compter les autres charges, à savoir les frais de l'améliorant, de la levure et de bien d'autres ingrédients nécessaires à la fabrication du pain. «Il faut penser aussi au transport et à l'endroit où jeter la pâte avariée. C'est la raison pour laquelle, nombre de boulangers ont dû baisser rideau et carrément changer d'activité ou de créneau», a-t-il fait remarquer. «Les boulangers exerçant ce métier étaient au nombre de 17 000 en 2000, alors que nous avons recensé près de 14 000 à la fin 2010», a-t-il regretté. A qui incombe la responsabilité ? En réponse M. Khalafat, dira que les coupures sont dues probablement aux travaux ou aux pannes techniques au niveau du réseau de distribution de la Sonelgaz. «Hormis les coupures induites par la forte demande d'électricité, il y a sûrement d'autres raisons qui causent ces perturbations électriques. Les structures de Sonelgaz sont responsables de ces pannes mais, qui paye la sauce ? Ce sont toujours les boulangers !» s'indigne-t-il. Sur l'obtention des groupes électrogènes, notre interlocuteur a tenu à rassurer que les boulangers seront dotés de groupes électrogènes d'ici au mois de ramadan. Ils auront même la possibilité de les payer par tranches. L'accord de principe a été signé conjointement par les deux ministères : du Commerce et des Finances. Karim Djoudi a, à cet effet, accordé un budget pour l'achat de groupes électrogènes, mais Sonelgaz est hors de cette opération. Sonelgaz intervient seulement lorsqu'il y a un problème lié au retard dans les délais de règlement de la facture d'électricité par les boulangers. Ces derniers risquent même une coupure de courant. Un dossier complet portant sur plusieurs propositions des boulangers, dont ce problème de groupes électrogènes a été ficelé par une équipe désignée par M. Benbada. «Aujourd'hui, ce dossier est sur la table du gouvernement», a-t-il affirmé. A la question de savoir qui doit assurer les remboursements, M. Khalafat ironise : «Sonelgaz vous dit «Moi, je ne suis pas l'assureur. Il n'y a pas de loi qui m'oblige à indemniser les pâtes !!!». «Or, poursuit-il, le boulanger doit assurer son matériel, son local et bien entendu ses employés, mais pas la pâte !!!» Par ailleurs, M. Khalafat nous fait savoir que les régions qui ont été les plus affectées par cette catastrophe sont la Kabylie et le Sud.