Les coupures d'électricité à répétition qui frappent ces derniers jours les quatre coins du pays, notamment la capitale, ont plongé les boulangers dans une véritable tourmente, puisque leur activité est menacée plus que jamais par des pertes importantes. Afin d'éviter que ce scénario ne se produise, pas moins de 1400 boulangers activant au niveau d'Alger et ses environs ont choisi de partir en congé annuel, au lieu de payer des sommes faramineuses pour les pertes. Cette information nous a été confirmée hier par le président de la Fédération nationale des boulangers, affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), Youcef Kalafat. «A cause des pertes énormes causées par ces coupures quotidiennes, plus de 1400 boulangers ont été contraints d'envoyer leurs employés en congé annuel, du moment qu'il y a des pertes, plutôt que de payer les frais des pertes, et certains ont frôlé la faillite.» Dans ce même ordre d'idées, M. Kalafat donnera le chiffre de 100 boulangers qui ont carrément baissé rideau depuis le mois de juin à ce jour. Vers une crise du pain au mois de Ramadhan Cette crise qui frappe les boulangers est due essentiellement, comme cela a été souligné ci-dessus, aux coupures fréquentes d'électricité. Mais la crainte qui plane actuellement, c'est l'arrivée du mois de Ramadhan qui approche à grands pas. Sur ce volet précisément, l'orateur ne cachera pas sa crainte d'une probable crise du pain. «Si le déroulement des faits se poursuit de cette manière, il y aura une grande crise du pain au cours du mois de Ramadhan.» Interrogé si les boulangers ont sollicité ses services pour mettre un terme à cette problématique, le président de la Fédération nationale des boulangers nous affirmera que «sa fédération a interpellé le ministère du Commerce pour qu'il puisse intervenir auprès de Sonelgaz pour trouver une solution. Mais en vain, étant donné que même la tutelle fait aussi l'objet de coupures d'électricité». Des pertes allant de 7000 à 20 000 DA par jour ! Pour ce qui est des pertes, les boulangers sont vraiment confrontés à un cauchemar, puisque les factures sont assez salées. Selon M. Kalafat, le déficit des boulangers varie entre 7000 DA et 20 000 DA par jour. Ce qui se traduit par le recours des boulangers à l'arrêt de leur activité. Que de prendre le risque de s'exposer à des pertes matérielles et surtout financières. «Les pertes sont considérables, que ce soit pour le matériel ou les produits tels que l'améliorant, la farine et la levure. Et si la coupure dépasse une demi-heure, le sort de ces produits sera la poubelle», précisera-t-il. En outre, Youcef Kalafat lancera un appel aux consommateurs pour que ces derniers puissent comprendre que si jamais une crise du pain fait son apparition, ce ne sont pas les boulangers qui en seront les responsables, mais bel et bien Sonelgaz.