Détente n Oran retrouve son lustre d'antan à Akid Lotfi, un quartier situé à l'est de la ville devenu, en ces suffocantes soirées d'été, la nouvelle destination «tendance» des Oranais volant ainsi la vedette à l'emblématique Front de mer, fierté d'El-Bahia en matière d'animation nocturne. La nuit, le boulevard appelé «Dubaï», qui se distingue par ses palmiers et ses carrés de gazon, se transforme en une esplanade grouillant de monde. Cette artère piétonnière semble détrôner le fameux boulevard Front de mer, appelé communément «balcon d'Oran», avec ses lumières, son jet d'eau, ses nouvelles enseignes commerciales, ses stands de produits artisanaux et ses diverses attractions qui font le bonheur des flâneurs. «C'est un lieu idéal pour décompresser après une journée de labeur», a souligné avec enthousiasme un juillettiste, qui se dit heureux de voir cette animation nocturne. C'est tard dans la nuit que ce boulevard commence à s'animer avec l'arrivée de jeunes et de familles entières pour trouver une véritable ambiance de fête foraine, notamment avec la présence de vendeurs de pop-corn et de brochettes. Pour les plus traditionnels des promeneurs, une kheima est érigée au cœur de cet espace pour siroter un verre de thé à la menthe ou encore s'offrir une glace. «C'est un plaisir de s'attabler dans ce décor exotique tant rêvé au pays d'accueil», confie une dame émigrée rencontrée sur les lieux en compagnie de ses enfants. Pour elle, cet endroit «n'a pas d'égal» et «n'a rien à envier» aux sites balnéaires de cette ville pour les virées nocturnes. Les enfants y trouvent également leur bonheur en faisant la queue, avec leurs parents, pour prendre «Bouyouyou» le fameux train touristique qui, à lui seul, est la principale attraction. Ce train à pneumatiques tire son nom d'un train à vapeur qui a cessé de siffler en 1949 après avoir longtemps relié Oran à la commune thermale de Hammam Bouhadjar sur 70 km. Le programme spécial «Eté 2011» qui promettait de redonner à la ville d'Oran toute sa splendeur, reste quelque peu timide face à l'immense besoin à satisfaire en matière d'animation culturelle. Les actions initiées par les différents partenaires, l'Office des arts et de la culture de la ville d'Oran ainsi que la direction de la culture, visant pour l'essentiel à meubler ce vide culturel qui a longuement caractérisé la cité, demeurent à l'heure actuelle en deçà des attentes. Le boulevard «Dubaï», devenu populaire, mérite d'être pris en charge en matière de programmation culturelle, a fait remarquer Fatiha, une jeune Oranaise établie en Italie. «L'installation d'une scène pour des spectacles de rue pourrait le hisser au rang des prestigieux sites de promenade», a-t-elle suggéré. En l'absence d'animation programmée, de jeunes visiteurs improvisent des concerts de karkabou, de derbouka pour égayer la foule. Des sons qui se mélangent aux klaxons de cortèges nuptiaux de passage et aux excès de décibels «lâchés» par la musique des vendeurs, créant parfois une cacophonie. Comparativement aux années précédentes et au regard du flux d'émigrés enregistré dernièrement à Oran, le mois de ramadan s'annonce plus animé dans cette partie de la ville. R. L. / APS