Manifestation Le Centre culturel espagnol Cervantès organise, jusqu?au 7 avril, le cycle de la cinématographie argentine. Lors de l?inauguration des journées cinématographiques qui a eu lieu dimanche, Ana Martin, professeur d?histoire et de théorie du cinéma et rédactrice en chef de la revue Secuencias, spécialisée dans l?étude du cinéma espagnol et latino-américain, a tenu, en introduction, à présenter le cinéma argentin. «L?on assiste, dans les années 1990, à un mouvement d?innovation inespéré dans la cinématographie argentine», dit-elle. Et d?ajouter : «Il y a eu un souci de la part des cinéastes de vouloir renouveler le cinéma, d?apporter de nouvelles thématiques et de nouvelles formes d?esthétique. Ce renouveau s?est fait profondément sentir, puisque la cinématographie argentine a participé à de nombreux festivals internationaux, comme Cannes, et a eu des échos favorables de la part de la critique.» Si le cinéma argentin a connu un renouveau spectaculaire ces dix dernières années, c?est seulement parce qu?il y a eu «une politique protégeant le cinéma tant sur le plan de la production que de la distribution. Il y a eu également la naissance d?une nouvelle génération de cinéastes richement inspirés. Il y a eu la mise en place de nouvelles structures, des fondations, des écoles et même des institutions, toutes ?uvrant pour la promotion du cinéma argentin, un cinéma qui se veut désormais neuf et jeune». Selon l?intervenante, «le cinéma doit son renouveau à sa professionnalisation, mais aussi à ce besoin de formuler de nouvelles visions, des tendances nouvelles et de nouvelles stratégies narratives». Elle ajoute : «Le cinéma argentin s?emploie, avec un souci d?exactitude, à donner une vision réaliste de la société argentine.» Il y a, en effet, de la part des cinéastes, cette préoccupation de récupérer le réalisme. Cela donne aux films plus de tonalité, plus de vie, plus de caractère. Des films vifs, attirants, attachants et pleins de vitalité. Plus tard, après l?intervention enrichissante de Ana Martin, l?assistance a été invitée à assister à la projection de Historias minimas (Histoires minimes), un film de Carlos Sorin. Cette cinématographie pleine de vitalité et d?originalité met en scène des situations chargées d?humanité et des personnages vrais, authentiques. Ce film, qui oscille entre la fiction et le documentaire, propose des portraits chaleureux de personnages très proches. C?est un film de rencontre, d?échange. Le cinéma argentin est une recherche à visions multiples, diverses. Il présente des émotions différentes qui forment un paysage pluriel très intéressant.