Les familles des 17 marins algériens pris en otages depuis le 1er janvier par les pirates somaliens, ont organisé, hier, mercredi, un sit-in à Alger pour exiger une énième fois leur libération. Alors que le contact est rompu avec eux, depuis le 9 juillet dernier, les familles des marins s'inquiètent du sort de leurs proches et craignent le pire en ce mois de jeûne et de canicule sur les terres somaliennes, ravagées par la famine. Hier encore, les représentants des familles de ces malheureux marins ont choisi l'esplanade de la Grande-Poste à Alger pour sensibiliser les pouvoirs publics sur le danger de mort qui menace leurs enfants afin qu'ils agissent vite et ainsi en finir avec ce «cauchemar» qui n'a que trop duré. «Ils sont nourris avec des pâtes et de l'eau sale», a lancé la mère d'un otage, rapportant leurs difficiles conditions de vie par plus de 50 degrés Celsius. «Ils se sont dit déterminés à observer le jeûne quelles que soient les conditions. J'ai peur qu'on les ramène dans un cercueil», dira une autre, en priant que les choses n'en arrivent pas là. Expliquant aux journalistes et aux passants qui, parfois, s'arrêtent pour consoler les proches des otages, M. Aït Ramdane, l'un des porte-parole des familles et fils d'un otage leur dit : «Ils sont épuisés. Ils n'en peuvent plus. Nous sommes là pour appeler les autorités à trouver une solution à cette situation.» Il dit espérer une intervention concrète de nos responsables afin que son père ainsi que l'ensemble de nos marins reviennent sains et saufs à leurs familles. Notre interlocuteur souhaite que les choses soient prises très au sérieux et qu'on arrête avec les promesses qui ne sont que perte de temps, compromettant ainsi la vie des marins. D'après les représentants de ces familles les responsables au niveau du département des AE n'ont même pas daigné les recevoir, alors que ceux du département des transports les ont envoyés négocier avec l'affréteur du bateau. «Dans ce genre de situation, ce sont les responsables qui agissent pour protéger leurs citoyens», expliquent les représentants des familles en souhaitant l'intervention du président de la République. En tout cas, même cette démarche n'est plus possible, affirment les mêmes représentants car «l'affréteur jordanien ne reçoit plus les appels des familles et semble avoir renoncé à sa promesse de faire libérer les otages». Affaire à suivre !