Viandes, yaourts, fromages, conserves, margarine, moutarde, chocolat, thon... et la liste des produits alimentaires qui peuvent s'avérer non conformes aux normes est encore longue. Une enquête sur le terrain fait ressortir un constat effarant sur ce que nous mangeons. L'ouverture du marché semble être l'argument massue de personnes sans foi ni loi pour déverser sur nos étals des marchandises dangereuses. Que mange l'Algérien ? Question facile quand on sait l'ordinaire fait de ces légumes qu'on trouve à des prix «abordables» pour les uns et «chers» pour d'autres. Tels les poivrons, les oignons, les courgettes, les aubergines, ainsi que les pâtes largement présentes dans nos assiettes. Difficile de répondre pourtant quand on sait que, depuis la libéralisation du marché, énormément de produits ont envahi les étals, ce qui, en fait, donne l'illusion de l'abondance. Mais en réalité, c'est plus un ramassis de marchandises contrefaites, alléchantes par leur prix défiant toute concurrence. Voilà pourquoi, il faut se méfier de ces offres qui attirent le badaud. Avec des dates de péremption qui souvent sont trafiquées, il faut s'attendre à de graves conséquences. Livrés à une chaîne de trafiquants sans scrupule – du baron du container au petit revendeur sur le trottoir —, les Algériens, dans leur écrasante majorité, font leur marché dans cette économie parallèle porteuse de tous les dangers. La question qui refait surface et qui se pose est la suivante : que fait l'Etat ? Et ce contrôle censé être fait par ces inspecteurs qui jouent à l'Arlésienne ? Il y a un phénomène qu'il faut prendre en compte : la corruption qui a perverti que ce soit le circuit commercial ou celui du contrôle qui titube en verbalisant, dans le meilleur des cas, quelques boutiquiers qui rouvriront aussitôt. Une enquête sur le terrain sera terrible en révélations.