Emeutes n La police londonienne a arrêté trois personnes soupçonnées de «tentative de meurtre» contre des membres des forces de l'ordre. C'est ce qu'a annoncé ce mardi matin Scotland Yard, et ces arrestations constituent les derniers développements des pires incidents survenus dans la capitale britannique depuis des années. Selon les premiers éléments disponibles, un policier a été heurté par une voiture peu avant trois heures du matin à Brent, un quartier du nord-ouest de Londres, en tentant apparemment d'arrêter des automobilistes soupçonnés d'avoir participé au pillage d'un magasin à proximité, a indiqué la police dans un communiqué. Le conducteur d'une des voitures a redémarré, blessant le policier qui a été hospitalisé et se trouve, ce mardi matin, dans un «état stationnaire». Un de ses collègues a également été légèrement blessé. Trois suspects ont été interpellés peu après. Les émeutes, parties ce week-end d'un quartier multiethnique du nord de Londres, se sont poursuivies et étendues la nuit de lundi à mardi à d'autre villes, contraignant le Premier ministre britannique David Cameron à écourter ses vacances pour rentrer dans la capitale en urgence. Il tiendra une réunion aujourd'hui mardi avec les services de secours et va s'entretenir avec la ministre de l'Intérieur et le chef de la police, a annoncé son cabinet. La ministre de l'Intérieur, Theresa May, a qualifié ces troubles «d'actes purement criminels», promettant que les responsables seraient traduits en justice. «Il n'y a pas d'excuses pour de tels crimes», a-t-elle dit. Elle a aussi appelé les parents à mieux surveiller leurs enfants, alors que les témoignages font état de la présence d'enfants d'une dizaine d'années parmi les jeunes qui se sont livrés aux pillages de magasins. Mme May a, en revanche, semblé écarter, au moins à ce stade, le recours à l'armée ou à des canons à eau évoqués par certains élus locaux pour ramener le calme, au moment où la police essuie de nombreuses critiques pour son incapacité à gérer la situation. «La police britannique ne travaille pas avec des canons à eau. La police britannique travaille avec l'appui des différentes communautés», a-t-elle assuré.Scotland Yard a, pour sa part, annoncé avoir déployé 1 700 policiers supplémentaires pour faire face à ces violences. «Nous n'avons tout simplement plus assez d'unités à envoyer sur le terrain», a reconnu Paul Deller, un des officiers de la police londonienne qui a dû recourir à des hommes non entraînés à ce genre d'incidents, malgré la suspension de tous les congés.Scotland Yard a aussi précisé que 450 personnes dont un garçon de onze ans avaient été arrêtées depuis le début des violences de samedi dernier. 69 d'entre elles ont été mises en accusation en relation avec les incidents survenus dans l'ensemble de l'agglomération londonienne. Hier, lundi, des immeubles étaient en feu à Croydon, Peckham et Lewisham dans le sud de Londres, tandis que des groupes de pilleurs se répandaient dans les rues d'Hackney à l'est, à Clapham dans le sud, à Camden dans le nord et Ealing à l'ouest. Au «Ledbury», restaurant étoilé au guide Michelin, à Notting Hill, les pilleurs s'en sont pris au téléphone portable des clients et ont fait main basse sur la caisse ainsi que sur la vaisselle de l'établissement. Des centaines de policiers anti-émeutes sont intervenus pour contenir les émeutiers à Hackney, à quelques kilomètres de Stratford à l'est de Londres où auront lieu les prochains jeux Olympiques dans moins d'un an. En province, la police des West Midlands a confirmé l'arrestation de 87 jeunes qui, dans le centre de Birmingham, brisaient des vitrines de magasins et se livraient au pillage. Elle a indiqué qu'un commissariat de Birmingham était en feu. A Liverpool, la police locale a, elle aussi, indiqué être confrontée à des scènes de violence, notamment l'incendie de plusieurs voitures. Les premiers troubles à Londres avaient éclaté à la suite d'une manifestation pour réclamer «justice» après la mort d'un homme de 29 ans, Mark Duggan, tué jeudi dernier lors d'un échange de tirs avec la police à Tottenham au nord de Londres. Le match Angleterre - Pays-Bas annulé Le match amical de football Angleterre - Pays-Bas, programmé pour demain mercredi à Londres, a été annulé en raison des émeutes qui frappent actuellement la capitale, a annoncé ce mardi matin, dans un bref communiqué, la Fédération anglaise (FA). «C'est avec regret que le match international prévu avec les Pays-Bas à Wembley, mercredi 10 août, a été annulé», a annoncé le communiqué, précisant que de plus amples détails seraient divulgués dans la journée. La décision intervient une heure après le report de quatre rencontres de Coupe de la ligue impliquant notamment les clubs de West Ham, Crystal Palace et Charlton qui devaient avoir lieu ce mardi soir à Londres et à Bristol. La Metropolitan Police n'est, en effet, pas en mesure d'assurer la sécurité des 70 000 spectateurs présents au stade car ses effectifs sont dispersés dans la capitale anglaise où les violences se sont encore étendues à d'autres villes.