Santé n Les maladies qui se déclarent suite à la consommation de viandes impropres suscitent moult interrogations, ces dernières années, surtout avec la multicplication des points de vente de viande congelée par des maquignons non agréés. Nous sommes tous vulnérables face aux virus, aux parasites et aux bactéries, germes omniprésents dans les aliments décongelées, en particulier la viande. Nous représentons donc, à des degrés divers, des cibles potentielles. Selon les spécialistes, une viande décongelée exposée dans des présentoirs, par exemple, peut transmettre plus de 200 maladies infectieuses, bactériennes ou toxiques. Pas moins de 2 millions de personnes sont mortes dans le monde en 2009 en raison d'affections liées surtout à la consommation de viandes impropres ou contaminées. Si le nombre de décès suite à la consommation de la viande congelée contaminée reste limité chez nous, notamment par comparaison avec d'autres causes de mortalité, il n'en demeure pas moins que les statistiques du ministère de la Santé et de la Population sont affolantes : 3 000 à 5 000 Algériens souffriraient d'intoxications alimentaires chaque année. Des chiffres qui sont loin de refléter la réalité. Selon le Pr Khiati, président de la Forem, le nombre de cas d'intoxications enregistrés annuellement serait de 15 000 à 20 000. Le Docteur Hacini, vétérinaire consultant de la FAO, parle d'un minimum de 300 000 à 500 000 cas d'intoxications. Anodines ou meurtrières, les maladies découlant de la consommation de viandes impropres suscitent moult interrogations, ces dernières années, surtout avec la multiplication des points de vente de viande congelée par des maquignons non agréés. Selon les spécialistes dans le domaine, «beaucoup de revendeurs n'accordent aucun intérêt au respect de la chaîne du froid et à l'hygiène dans des locaux de stockage situés en majorité à l'intérieur des caves», comme c'est le cas à El-Hamiz. Ce serait l'une des causes de la persistance de ce mal qui empoisonne le citoyen. Dans ce cas, comment assurer une sécurité optimale aux populations face aux risques auxquels elles sont exposées ? Les hauts responsables ne cessent d'affirmer que «toutes les dispositions sont ou vont être prises à l'avenir pour éradiquer ces monstres». Il a été question de plans de sécurité alimentaire, de création d'une agence nationale de prévention des risques, de projet d'écoles de formation et de perfectionnement des agents de contrôle… Les annonces sont nombreuses, les défaillances aussi. A titre de rappel, à l'occasion d'un séminaire relatif aux drames des intoxications alimentaires en 2007, le ministre du Commerce a clairement exhorté les directions de wilaya et les élus locaux à faire preuve de plus de vigilance. Mais, sur le terrain, aucun changement n'est perceptible. Ces recommandations demeurant sans écho, la dégradation du contenu de nos assiettes se poursuit inexorablement et les risques deviennent plus tangibles. Les drames dus aux empoisonnements alimentaires sont dans les frigos de ces malfrats de la filière des viandes.