Les agents de la direction de la concurrence et des prix (DCP) ont saisi plus de trois tonnes de viande durant les dix premières jours du mois de ramadhan. La grande partie de cette quantité était de la viande congelée dont la chaîne de froid n'a pas été respectée. Pour Djilali Dahar, inspecteur principal à la DCP, le règlement du commerce exige la mise de la viande congelée sous une température de moins 18 à moins 23 degrés. Quant à la viande fraîche, sa température ne doit pas excéder les 03°. Ce règlement est rarement respecté par les bouchers et autres volaillers. Au cours d'une table ronde organisée hier, à la radio El-Bahdja, le représentant de la DCP a lancé un appel aux consommateurs pour éviter d'acheter de la viande préalablement hachée qu'elle soit congelée ou fraîche. «Après une étude, le législateur algérien a décidé de ne plus autoriser le commerce de la viande hachée congelée. Cela est dû au manque de respect de la chaîne de froid et l'absence du matériel adéquat pour pouvoir pratiquer cette activité qui exige un broyeur équipé d'un système de refroidissement», précise M. Dahar. Or, les contrôleurs de la DCP ont constaté que les commerçants décongelaient la viande avant de la hacher. «Cela peu être fatale pour le consommateur, car la viande décongelée dégage des cristaux d'eau qui se mélangent avec le sang. Ceci est un facteur favorable aux virus», explique le représentant de la DCP. En effet, le hachoir ordinaire qu'utilisent actuellement les vendeurs de la viande congelée tourne à 3000 tours/minute, ce qui provoque une chaleur susceptible de donner des virus mortels. «Tous ceux qui pratiquent ce commerce de la viande hachée, sont condamnés par la loi», rappelle-t-il. Pour sa part, le président du syndicat nationale des vétérinaires, Mohamed Dahmani, a précisé que la majorité de nos abattoirs et surfaces d'égorgement ne répondent pas aux normes et ne respectent pas les normes d'abattage. Selon lui, la totalité de ces structures ne disposent pas de chambres froides pour pouvoir garder la marchandise dans de bonnes conditions. «Nous avons établi plusieurs rapports pour dénoncer cette situation, mais ils n'ont jamais été pris en compte», explique le vétérinaire.