Violence n Avec 74 morts, la journée d'hier a été la plus sanglante depuis plus d'un an. Huit hommes armés en uniformes de l'armée ont fait hier irruption vers 21h 30 (18h 30 HMT) dans une mosquée à Youssoufiya (25 km au sud de Bagdad) et appelé par leurs noms sept membres de la milice anti-Al-Qaîda Sahwa, qu'ils ont «abattus devant les autres fidèles». «Ils ont déclaré être des membres de l'Etat islamique d'Irak» (Al-Qaîda), puis se sont enfuis, a dit la source. Cette nouvelle attaque à Youssoufiya a suivi une série d'attentats dans une quinzaine de villes qui a fait au total 74 morts et plus de 300 blessés. Ont été frappées dans la matinée d'hier les villes de Kout, Tikrit, Bagdad, Taji, Najaf, Kirkouk, Ramadi, Kerbala, Khan Beni Saad, Iskandariya, Mossoul, Balad et plusieurs localités de la province de Diyala dont Baqouba. Ces attentats, qui ont fait 67 morts, n'ont pas été revendiqués. Le bilan est le plus lourd en une journée depuis le 10 mai 2010, lorsqu'une soixantaine d'attaques menées sur l'ensemble du territoire avait fait au moins 110 morts et plus de 500 blessés. L'attaque la plus meurtrière, un double attentat à la bombe, a fait au moins 40 morts et 65 blessés à Kout, à 160 km au sud-est de Bagdad, selon un bilan fourni par un porte-parole des services de santé de la région. Les deux explosions se sont produites vers 8h 00 (5h 00 GMT) dans un endroit bondé du centre de cette ville de près de 400 000 habitants, selon une source policière. Elles ont été provoquées quasi-simultanément par une voiture piégée et une bombe placée au bord de la route. A Najaf (150 km au sud de Bagdad), deux voitures piégées ont explosé, faisant 7 morts et 60 blessés, pour la plupart des policiers, selon un porte-parole du département de la santé. D'autres attentats à la bombe, qui ont aussi fait des victimes, ont été signalés à Tikrit, Bagdad, Ramadi, Balad, Khan Beni Saad, Mossoul, Taji, Iskandariya et Kerbala. «Les attaques d'aujourd'hui (hier) n'étaient pas une surprise», a déclaré le porte-parole du commandement des opérations de Bagdad, précisant qu'un certain nombre d'autres attentats avaient pu être empêchés hier. «Tous les trois ou quatre mois, Al-Qaîda mène des opérations pour prouver qu'elle est toujours là», a-t-il souligné. «Tuer des Irakiens innocents durant ce mois (ramadan) montre que ceux qui ont fait cela n'ont ni religion, ni sens commun», avait estimé plus tôt hier le Premier ministre irakien Nouri Al-Maliki dans un communiqué. «Ils ne resteront pas impunis pour ces crimes. Les forces de sécurité ne doivent pas laisser ces tueurs souffler. Tout répit signifierait mettre en danger le sang des Irakiens», a-t-il ajouté. Cette série d'attentats intervient, alors que les principales composantes politiques irakiennes viennent de s'entendre pour autoriser le gouvernement à négocier avec les Etats-Unis le maintien d'un contingent limité de formateurs américains après la date butoir de fin 2011.