Ce bain de sang intervient alors que les forces politiques peinent à former un gouvernement, quatre mois après les élections législatives. Au moins 11 personnes ont péri et 12 autres ont été blessées, hier, dans plusieurs attaques en Irak, dont l'une commise pendant une manifestation contre les attentats antichiites au nord de Baghdad, a-t-on appris de sources proches des services de sécurité. Des dizaines de personnes s'étaient rassemblées à Khales (65 km au nord-est de Baghdad) pour demander à la justice de condamner lourdement plusieurs personnes arrêtées après des attentats contre la communauté chiite de cette ville, a indiqué le commandement des opérations de la province de Diyala. Les manifestants portaient une caisse en forme de cercueil symbolisant les victimes de ces attaques, quand un engin piégé dissimulé à l'intérieur de la boîte a explosé, faisant trois morts et sept blessés, selon cette source. Les tensions confessionnelles demeurent fortes à Khales, une ville qui fut, en 2006 et début 2007, une zone de guerre entièrement contrôlée par d'un côté les insurgés d'Al Qaîda et de l'autre des milices chiites. Khales a été le théâtre, ces derniers mois, de deux attentats particulièrement sanglants. Fin mai, l'explosion d'une voiture piégée sur un marché y avait fait 30 morts et 80 blessés. Deux mois plus tôt, 42 personnes avaient péri dans deux attentats à la bombe devant un café et un restaurant. Un chef des Sahwas, ces milices d'anciens insurgés ralliés à la lutte contre Al Qaîda, et quatre membres de sa famille ont par ailleurs été tués, hier, à l'aube, dans l'attaque de leur domicile par des hommes armés à Youssoufiya, à 25 km au sud de la capitale, selon un responsable du ministère de l'Intérieur. A Baghdad, l'explosion de deux bombes près d'une station-service du quartier de Mohandissine (centre) a fait deux morts et cinq blessés, selon la police de la capitale. Un homme a également été tué par une bombe magnétique posée sur son véhicule dans le centre de Fallouja, à 60 km à l'ouest de Baghdad, selon un responsable de la police locale. Si le nombre de victimes des violences en Irak a nettement baissé depuis le pic atteint au plus fort des tensions confessionnelles de 2006 et 2007, les attentats demeurent quotidiens dans ce pays en proie à une crise politique. Quatre mois après les législatives, les partis irakiens n'ont toujours pas trouvé d'accord en vue de la formation d'un nouveau gouvernement.