Bilan n Plus de 60 personnes ont été tuées ces dernières heures dans une vague d'attentats, visant essentiellement la communauté chiite. Ce matin, trois attaques ont coûté la vie à 23 personnes, au lendemain d'un attentat qui a fait 40 morts dans un quartier pauvre et majoritairement chiite de Bagdad, le plus meurtrier en Irak depuis un mois. Au moins 12 personnes ont été tuées et 25 blessées dans un attentat suicide visant une patrouille de l'armée américaine au milieu du marché de Dora dans le sud de Bagdad. Le kamikaze qui a actionné sa ceinture d'explosifs, visait la patrouille américaine se trouvant au marché. Selon les services de sécurité irakiens, il y a des victimes parmi les soldats américains. Egalement à Bagdad, une bombe placée dans une poubelle dans un poste de police a tué trois policiers et blessé douze autres, ainsi que huit civils. La bombe a été introduite par un éboueur qui venait de vider la poubelle dans un camion avant de la remettre dans le poste. A Kirkouk, un attentat suicide a tué huit miliciens luttant contre Al-Qaîda. «Huit membres des Sahwa ont été tués et quatre blessés dans l'attaque», selon un commandant de police. Les attentats et assassinats sont de plus en plus fréquents dans la province de Kirkouk. «Un kamikaze portant un uniforme des Sahwa s'est fait exploser au milieu d'un rassemblement de miliciens qui attendaient de recevoir leur salaire», selon la police. Les milices Sahwa, formées d'anciens insurgés sunnites reconvertis dans la lutte contre Al-Qaîda, continuent d'être une cible privilégiée des insurgés et d'Al-Qaîda qui les considèrent comme des traîtres. Ces attaques interviennent au lendemain d'un attentat à Bagdad, qui a coûté la vie à quarante personnes. Après des mois de baisse des violences, l'Irak connaît un regain d'attentats et d'assassinats, notamment contre la communauté chiite majoritaire. Cette escalade a lieu alors que les forces américaines doivent avoir quitté les villes irakiennes d'ici à la fin juin et l'Irak d'ici à la fin 2011, aux termes d'un accord de sécurité conclu en novembre entre les deux pays. Avril a ainsi été le mois le plus sanglant en Irak depuis septembre 2008, avec 355 personnes tuées. Bagdad et les provinces de Ninive et Diyala sont les principaux foyers de violences. Pour rappel, le 29 avril, trois voitures piégées avaient explosé presque simultanément sur des marchés de Sadr City, bastion du chef radical chiite Moqtada Sadr, tuant au moins 51 personnes. Ces attentats font craindre une escalade des violences si les milices chiites, notamment l'armée du Mahdi, la puissante milice de Moqtada Sadr, sortaient de leur relative discrétion et répondaient aux attaques imputées aux groupes insurgés et à Al-Qaîda.