Le FC Barcelone a remporté la Supercoupe d'Espagne de football au terme d'un match retour que les Catalans auront arraché (3-2) à un Real Madrid écœuré, au terme d'une rencontre haletante et tendue, hier, mercredi, au Camp Nou. Mais force est de reconnaître qu'hier soir, ce n'est pas le meilleur qui l'a emporté. Par rapport au match aller, le Barça a été méconnaissable. C'est plutôt le Real qui démarrait pied au plancher, Valdes devant s'employer dès la première minute pour détourner en corner une frappe sèche venue de la gauche de Ronaldo. Mais après dix minutes de tâtonnement, le Barça mettait la machine à passes en route. A la 14e minute, Messi trouvait l'ouverture en profondeur pour Iniesta qui, plein de sang-froid, lobait Casillas d'une balle piquée. Le Real réagit. Benzema a adressé un bon centre tendu devant le but de Valdes. Ronaldo se jetait et, dans un coup de billard a égalisé (19'). Dès lors, les deux équipes se rendaient coup pour coup, dans un match véritablement trépidant. En fin de première période, le Barca prenait le dessus, notamment sous l'impulsion d'un Iniesta des grands soirs. A la suite d'un corner, Piqué était ainsi pris d'une inspiration géniale et adressait une talonnade à Messi, qui se jouait de Casillas d'une pichenette (44'). La deuxième période se révélait plus hachée que la première, mais aussi beaucoup plus folle. Dans un premier temps, le Barça se contentait de gérer son avantage et s'endormait sur ses lauriers. Benzema a trouvé alors l'égalisation d'une reprise opportuniste du droit (82') sur corner. On se dirigeait tout droit vers la prolongation quand Messi, dans un dernier coup de rein, a catapulté dans les filets de Casillas un centre d'Adriano (88'). Mourinho : «Nous avons très bien joué» «Le Real Madrid est venu ici et a fait un match spectaculaire de la première jusqu'à la dernière minute. Je dis simplement ce que je pense. Nous sommes venus ici pour jouer. A partir de la première minute de la seconde mi-temps, et ce n'est pas une critique parce que c'est la constatation d'un fait, il n'y avait plus de ramasseurs de balles, ce que font les petites équipes quand elles sont en difficulté. Nous avons la sensation d'avoir très bien joué les deux matches, tout le temps, pendant les quatre mi-temps des matches. Cette équipe me paraît meilleure que celle de l'année dernière. Quand vous travaillez plus de temps ensemble, les conditions pour que l'équipe s'améliore sont meilleures. Cette pré-saison, nous avons disputé neuf matchs et lors des deux derniers nous avons démontré que nous sommes meilleurs que la saison dernière. Je suis content de l'évolution de mes joueurs. Nous n'allons pas dire que nous sommes très contents lorsque l'on ne gagne pas un titre, nous serions hypocrites. C'est un trophée qui a très peu d'importance, mais nous ne sommes pas contents de ne pas l'avoir gagné, bien que nous soyons contents de l'évolution de l'équipe. Nous avons très bien joué lors des deux matches, nous avons été fantastiques». Özil: «David Villa a insulté l'islam !» L'international allemand a justifié le carton rouge qu'il a reçu contre Barcelone à sa sortie du stade. Le milieu de terrain madrilène, plutôt discret d'habitude, s'est expliqué sur son comportement à la fin du match contre le Barça : «J'ai fait ça car je défendais ma religion parce que David Villa a insulté l'islam», a déclaré le joueur à sa sortie du Camp Nou. Une fin de match houleuse où il y avait des échanges de coups de part et d'autre. Marcelo avait une étrange manière de souhaiter la bienvenue à Fabregas. Expulsion logique, et c'était le début d'une bagarre générale, forçant Fernandez Borbalan à renvoyer également David Villa et Mesut Özil aux vestiaires. Ce sixième clasico de l'année 2011 n'a donc pas dérogé à la règle. Et une nouvelle fois, c'est le Barça qui en sort vainqueur. Interrogé sur Marcelo et Pepe, Mourinho a répondu : «L'arbitre est là pour sanctionner ce qui doit être sanctionné. Pepe et Marcelo ont réalisé un grand match. L'un pendant 90 minutes et l'autre pendant 45'. Pepe a reçu un carton jaune pour rien de spécial et Marcelo a fait un grand match. Nous sommes sur un terrain pour jouer comme hommes et pas pour tomber au sol sur la première faute». Piqué : «Mourinho détruit le football» Gerard Piqué n'a pas apprécié les nouvelles provocations de José Mourinho. «Avant, nous jouions contre un Real qui savait perdre et gagner. Mais maintenant c'est différent. Mourinho est en train de détruire le football espagnol. Il faut faire quelque chose car cela va mal finir. Les Madrilènes disent que les Catalans sont responsables de cette situation, mais ce sont eux les coupables», a commenté le défenseur barcelonais. Le 100e but de Ronaldo En égalisant hier en faveur de son équipe, Cristiano Ronaldo à l'affût sur un centre tir de Karim Benzema (20') a inscrit hier son 100e but sous les couleurs du Real Madrid sur le terrain de son ennemi juré : le FC Barcelone. Pas le plus beau, mais le 100e tout de même du Portugais pour le Real. En 113 matches... la star portugaise aurait pu s'offrir son 101e six minutes plus tard, mais sa lourde frappe de 20 mètres fut détournée par Valdes sur la transversale. Une occasion en or qu'il regretta amèrement jusqu'au bout. Et rappelons que cela fait seulement deux ans qu'il est à Madrid et que ce n'est qu'un ailier et pas un avant-centre ! C'est aussi son premier but sur le terrain du FC Barcelone. Voici comment se répartissent les 100 buts du numéro 7 madrilène : 67 buts en Liga, 13 en Ligue des Champions,7 en Coupe du Roi, 1 en Supercoupe d'Espagne, 12 en amicaux. Messi, le véritable bourreau du Real Auteur d'une passe décisive et de deux buts somptueux, le numéro 10 du Barça a été déterminant dans la victoire de son équipe lors du match retour de la Supercoupe d'Espagne (3-2). Et dire qu'il n'a repris l'entraînement que depuis une semaine... Hier au Camp Nou, Lionel Messi a fait, à lui seul, plier le Real Madrid. La première inspiration géniale de l'Argentin s'est traduite par une passe décisive magique à Andres Iniesta. Le petit génie du Barça a remis ça. Sur un corner, il a profité d'une talonnade astucieuse de Gerard Piqué pour battre, d'une subtile pichenette du droit, un Iker Casillas décisif à de nombreuses reprises. Sur une ultime action de grande classe, à laquelle le petit nouveau Cesc Fabregas a participé, Lionel Messi a fait exploser le Camp Nou en reprenant un centre parfait d'Adriano. L'Argentin, buteur pour la 7e et 8e fois de sa carrière lors d'un Clasico, semble être un véritable bourreau des Madrilènes. Accessoirement, le n°10 catalan aura destitué de son record de meilleur buteur de la Supercoupe... un certain Raul. Les drôles de débuts de Fabregas Entré en jeu à la 83e minute de jeu, juste après l'égalisation madrilène, Cesc Fabregas a connu un premier match mouvementé avec l'équipe première du Barça. L'ancien capitaine d'Arsenal a été à l'origine du but vainqueur de Messi en remisant pour Adriano, passeur décisif. Puis dans le temps supplémentaire, il a failli perdre une jambe sur le tacle de Marcelo. Enfin, au coup de sifflet final, Cesc a remporté son premier titre avec les Blaugrana, trois jours après la signature de son contrat. Soit presque autant qu'en huit ans et 303 matchs avec Arsenal (il n'a brandi que deux trophées avec les Gunners : le Community Shield en 2004 et la Cup en 2005). Après avoir fêté dignement ce premier titre dans les vestiaires, Fabregas a déclaré, enchanté, à la presse : «Je ne pensais pas commencer comme ça, sur une si belle victoire. Je suis vraiment heureux et ému après une si belle soirée.» Guardiola : «Mes joueurs sont mythiques» «Les images parlent d'elles-mêmes. Il y a des choses qui ne devraient pas avoir lieu sur un terrain. Si on ne fait rien, ça pourrait mal se terminer. Moi, de mon côté, je peux faire en sorte que mes joueurs se comportent de leur mieux. Mais regardez, les joueurs de Madrid ne nous ont pas félicités et n'ont même pas attendu que nous recevions le trophée. Ce résultat est une prouesse car nous avons du retard sur la préparation. De nouveaux joueurs sont arrivés, nous nous sommes préparés avec énormément de joueurs de la filiale et du centre de formation. Je suis donc satisfait du comportement de mes joueurs. J'ai trop de mots qui me viennent à l'esprit pour féliciter mes hommes : ce sont des joueurs éternels, mythiques. C'est un vrai plaisir et un vrai honneur de les entraîner chaque jour».