Victoire n Le FC Barcelone a remporté le 159e Clasico de l'histoire en s'imposant par la plus petite des marges (1-0) face à son grand rival le Real Madrid. Un succès précieux glané au cours d'un match sans temps morts grâce à Zlatan Ibrahimovic. On attendait ce match avec impatience. La rencontre qui allait désigner le nouveau roi d'Espagne et lancer son vainqueur sur les cimes du classement et vers un avenir ludique. Elle a finalement eu lieu et ne nous a pas déçus. Avant la rencontre, la tâche qui consistait à dégager un favori était particulièrement ardue. Une seule défaite en saison pour les deux équipes, mais un avantage substantiel au niveau jeu pour les Barcelonais. Des certitudes balayées par un début de match à l'avantage de Merengue entreprenants et ce malgré un Ramos esseulé à droite (il y rendra une superbe copie) et un jeu résolument tourné vers l'autre flanc, là où Marcelo et Arbeloa faisaient face à Messi et Alves. En face, le Barça avait du mal à définir une tactique d'attaque viable, Messi, Henry et même Iniesta s'étant succédés en pointe. Ronaldo et Kakà, chargés de l'animation offensive, évoluaient avec nettement plus de fluidité. Le Portugais profite d'une magnifique percée du Brésilien pour tirer, mais se heurte à un bel arrêt de Valdes. C'était peut-être, déjà, à la 20e minute, le tournant du match. Le Real a mené neuf fois au score cette saison, les neufs fois, il l'a emporté. D'autant que la Maison Blanche fait mieux que résister, elle domine. Le Barça, qui tourne à une moyenne effroyable de 3.8 buts par match à domicile cette saison, peine à se trouver. Sur un joli mouvement madrilène, Kakà est trouvé plein axe aux 25 mètres et décale astucieusement Marcelo sur sa gauche. Puyol se fend d'une première intervention héroïque pour contrer le Brésilien. Mais peu à peu, alors que le Real reprend son souffle, son vieux rival revient aux affaires. Henry force Casillas à un arrêt réflexe d'une belle frappe de l'extérieur (37e) et le match est plus indécis que jamais alors que déjà, il faut rentrer aux vestiaires pour la pause. Le match reprendra sur les mêmes bases. Higuain, sur un contre orchestré par un Ronaldo survolté, est repris par Puyol, qui signe sa deuxième intervention pleine d'à propos. Grâce au vieux lion catalan, Dani Alves s'infiltre deux minutes plus tard sur son côté droit. Le Brésilien adresse un centre parfait, un geste magnifique, à destination d'Ibrahimovic au second poteau, qui a tout le temps d'ajuster Casillas d'un plat du pied à mi-hauteur. Le Suédois, entré quelques instant auparavant, réveille le Nou Camp et envoie le Barça sur la voie lactée d'un nouveau succès face à l'ennemi galactique. L'enceinte barcelonaise vrombit, un autre match commence. Dominé par Barcelone, il durera jusqu'à la 65e minute et l'expulsion de Busquets pour une main manifeste qui fait perdre son sang-froid au pourtant très flegmatique Guardiola. Mais le Barça tiendra et ce, jusqu'au bout. Le Real jettera toutes ses forces dans la bataille, Raùl entrera ainsi que Benzema, le siège durera de longues minutes sur la surface du Barça mais le match était terminé quand l'ancien Lyonnais rate un but tout fait suite à un corner et une remise de la tête du capitaine espagnol (83e). Le Real a laissé passé sa chance et attendra longtemps sa revanche. Le Barça reste une petite taille au-dessus. Le Real à 270 millions d'euros n'a pas eu à rougir l Depuis l'annonce des transferts faramineux du Real, il nous démangeait de vérifier, nous les fans de football, le fameux adage populaire qui veut que l'argent ne fasse pas le bonheur. La maxime a beau être basique, elle ne trouve toujours pas de réponse après 90 minutes acharnées. Mais nous avons pu tirer quelques enseignements. Face au Barça, ses valeurs, son système et ses constructions quasi-mécaniques, le Real à 270 millions d'euros n'a pas eu à rougir et aurait pu connaître un tout autre destin en faisant preuve de plus de réalisme. Mais, et là est la leçon principale de la rencontre, ce qui a manqué au club merengue, ce n'est pas que de l'adresse, c'est aussi de la maîtrise. Et c'est peut-être ça, la différence entre les deux formations, symbolisée par un but à zéro. Laporta : «Le meilleur spectacle du monde» l Le président du FC Barcelone était aux anges après la victoire des siens sur le Real Madrid (1-0). «Il y a eu de la souffrance, de la lutte, de la joie et, à la fin, la gloire. Nous sommes les gagnants d'une partie de qualité. Madrid est la meilleure équipe passée par le Camp Nou», s'est réjoui le président blaugrana, Joan Laporta. «En jouant contre l'Inter et le Real Madrid, on a démontré que l'équipe était plus que des individualités. Et c'est ce qui nous fera gagner des matchs. En tant que président, je suis heureux. L'équipe a un très bon moral, tous savent ce qu'ils doivent faire. Nous avons de grands défis, mais nous donnons une bonne image et offrons un grand niveau de football.» Guardiola : «Très forts mentalement» l L'entraîneur du Barça a apprécié les qualités morales de son club lors de la victoire face au Real (1-0). «Nous avons gagné un match, voilà tout. Nous avons un autre test qui arrive bientôt... Notre ambition est d'être champion et nous voulons gagner de nouveau mercredi» a tranché Pep Guardiola. «Nous avons été très forts mentalement. Nous avons montré assez de caractère pour gagner à la maison. Madrid est une très bonne équipe, il n'y a aucun doute là-dessus. Ils ont eu leurs chances et nous ont rendu la vie difficile, mais nous avons essayé de garder le ballon (...) Parfois vous jouez mieux et vous gagnez, parfois non, mais vous gagnez toujours. Avec 10 joueurs, nous avons mis la pression et attaqué... et avons eu des occasions.» Pellegrini : «Le score ne reflète pas le match» l L'entraîneur merengue assure que son équipe méritait la victoire face au FC Barcelone (0-1). «Le résultat ne correspond pas à la physionomie de la rencontre», a tranché Manuel Pellegrini après le match. «Le Barça est tombé contre un bon Real Madrid. C'est toujours un rival compliqué, mais il s'est trouvé contre un bon Madrid.» En revanche, l'entraîneur du Real ne croit pas que l'entrée d'Ibrahimovic ait été déterminante. «Je ne crois pas qu'il a changé la partie. C'est un buteur de classe internationale, mais son entrée n'a pas changé la rencontre, même si c'est lui qui a marqué. (...) Cristiano Ronaldo était autorisé à jouer 60 minutes, plus aurait été une imprudence. Il a joué ce qu'il devait jouer." Xavi : «Le Real a une grande équipe» l Le milieu de terrain du Barça reconnaît que le Real a beaucoup progressé depuis le dernier Clasico et n'a pas peur de le dire Xavi (milieu de terrain du FC Barcelone): «On a vu un beau spectacle. Ils ont une grande équipe, très talentueuse du milieu jusqu'en attaque. On a eu plus de mal que prévu. L'équipe a beaucoup travaillé, on a souffert mais ça valait la peine de faire l'effort pour gagner les trois points. C'est une victoire méritée. Peut-être qu'à cause de la tension on a perdu beaucoup de ballons. Aujourd'hui on n'a pas eu autant le ballon. C'est toujours un match très compliqué mais l'important ce sont les trois points». Yaya Touré a du mal à accepter son statut de remplaçant l Yaya Touré s'interroge. Le milieu défensif de Barcelone semble avoir de plus en plus de mal à accepter son statut de remplaçant de luxe. Il s'en est expliqué après la victoire du Barça contre le Real (1-0), hier dimanche, match au cours duquel il a remplacé Seydou Keita à la 67e minute. «Il me faut plus de temps de jeu, a-t-il martelé sur francefootball.fr. C'est un préjudice pour moi. Je ne suis pas un trentenaire. Je suis encore jeune. Et j'estime qu'à cet âge là, en ce qui me concerne, un footballeur doit pouvoir donner la plénitude de ses moyens et de son talent...» L'ancien joueur de Monaco, récemment touché par le virus H1N1, n'avait plus joué depuis 10 octobre dernier. Sa situation l'étonne d'autant plus qu'il estime «avoir joué (sa) partition» dans la «grosse saison» réalisée par le Barça l'an dernier. Il ne comprend pas que ses dirigeants l'aient fait prolonger cet été si «c'est pour «(l') asseoir sur le banc». «Je m'entraîne et je pense être à 100% de mes possibilités. A l'entraîneur de décider de m'aligner. Je comprends qu'il y a des choix à faire. Mais on ne prolonge pas le contrat d'un joueur qui n'est pas bon. C'est étonnant dans ma situation. J'ai une décision à prendre».