Choix n Bon nombre d'émigrés préfèrent passer le ramadan dans leur pays pour des raisons purement financières. Face à la crise financière mondiale qui a fragilisé l'économie de certains pays occidentaux, tels que la France, l'Espagne, la Grèce…, nos ressortissants n'ont d'autre choix que de se serrer la ceinture. Ils ne peuvent plus se permettre le luxe d'antan dans leur pays d'accueil. La preuve, ils ne retournent jamais d'où ils viennent les mains vides. Si certains prennent juste quelques produits du terroir (miel, dattes ou huile d'olive), d'autres vont jusqu'à acheter des vêtements, des articles électroménagers et même de la nourriture avant d'embarquer vers leurs pays d'accueil. Histoire de faire des économies. Avec 1 000 euros, les émigrés peuvent passer un ramadan de rêve. Ils peuvent débourser en moyenne l'équivalent de 5 000 Da ou plus par jour. Les Algériens les mieux payés peuvent dépenser jusqu'à 3 000 DA par jour en garantissant de quoi remplir et garnir la table. D'ailleurs, il n'y a pas un ménage de la classe moyenne qui ne consacre pas de budget spécial ramadan. Ceux qui ne le font pas, évitent, de nos jours, le gaspillage et surtout les dépenses supplémentaires qui risquent de ruiner leur budget, déjà fragilisé par la cherté de la vie. Ce n'est pas le cas des émigrés. Au marché local par exemple, dans les magasins et les supérettes, ces derniers n'ont pas la même appréciation que les Algériens quant aux prix proposés par les commerçants. C'est pour dire qu'ils peuvent se permettre les meilleurs fruits et légumes, les plus prestigieux gâteaux et vêtements et bien d'autres loisirs durant ce mois-ci. «Nous ne nous privons de rien, pourvu que les programmes de loisirs ramadanesques soient riches pour en faire profiter nos enfants», témoignent à l'unanimité des compatriotes interrogés sur le sujet. Plus clairement, les émigrés, de manière générale, n'ont pas besoin de calculer le moindre dinar, puisque de toute façon, c'est bien compté auparavant en devise. En réalité, ils fixent préalablement un budget destiné à leur séjour au pays pour éviter les pertes. «Si le ramadan leur coûtait plus cher qu'à l'étranger, ils ne seraient pas venus en Algérie», nous confie Mohamed d'Alger, qui a de nombreux amis émigrés dans son village en Kabylie. Au contraire, dit-il, «ils ont la chance de passer un mois plus à l'aise financièrement et de le faciliter à leurs proches et même à leur entourage». «Je suis obligé de gâter ma famille au moins une fois par an et ce, en leur offrant la possibilité d'avoir une table bien garnie de plats et de gâteaux orientaux», nous confie Fayçal, un natif de Birkhadem.