Imbroglio n Crise financière internationale, crise bancaire, crise structurelle d'un système libéral qui a montré ses limites, très peu de gens arrivent à se retrouver dans cette cacophonie universelle. Une cacophonie où même les techniciens les plus pointus de l'économie mondiale s'emmêlent allègrement les pédales. Et lorsqu'on voit sur certaines chaînes de télévision françaises avec quelle solennité et quel luxe de précautions les débats sur le sujet ont lieu, on croirait presque que la terre s'apprête à changer de rotation. C'est un principe de physique élémentaire : à force de tirer sur la corde, elle finit par se casser. Apparemment, les grands financiers de la planète ne l'ont pas compris. A force de spéculer sur les cours, de vivre à cent à l'heure et surtout au-dessus de leurs moyens, usuriers et banquiers ont fini par plonger le nez dans le caniveau et casser un système sur lequel ils avaient fondé toute leur fortune. Le phénomène a été largement décortiqué et si nous revenons sur le sujet, c'est surtout pour appréhender, dans ses grandes lignes, ce qui éventuellement pourrait nous atteindre, nous toucher directement ou indirectement. Sur le plan purement bancaire, et compte tenu de toutes les turpitudes auxquelles ils ont dû faire face, de nombreux établissements ont dû soit mettre la clef sous le paillasson, soit déposer le bilan, soit ils se sont laissé racheter pour survivre. C'est du reste, par milliards de dollars, que les pertes se chiffrent au niveau de certains d'entre eux. C'est comme s'ils étaient sur un nuage rose pour se réveiller brutalement en plein cauchemar, au beau milieu du cycle. Aux premières semaines de ce crash, parce que c'en est un, les principales places boursières telles que Paris, Tokyo, Londres ou Wall Street étaient en berne car toutes les valeurs ont chuté d'au moins 15%. Les Français, dont l'économie est en panne et a du mal à reprendre, ont cru trouver la parade en consommant «local», c'est-à-dire en évitant les produits venant de l'étranger comme le Maroc et l'Espagne pour certains fruits. Même si nous ne sommes pas spécialement exportateurs dans ce créneau, nous risquons, à long terme, de faire les frais d'une restriction dans d'autres secteurs dans lesquels il nous sera difficile d'avoir notre part de marché.Un autre symptôme révélateur de cet état d'esprit est que les Français, qui gagnent désormais moins et qui consomment moins, ne peuvent plus dépenser leur argent à l'étranger pour leurs vacances et préfèrent le dépenser sur place, dans l'Hexagone. Avec un pouvoir d'achat de plus en plus faible, une autonomie financière de plus en plus réduite et des projets de partenariat de plus en plus incertains, même le tourisme d'affaires que nous connaissons dans notre pays risque d'être compromis.