Un vibrant hommage a été rendu, dimanche soir, à Alger, à Mohamed Boudia, l'homme de théâtre algérien qui a milité aussi bien pour la cause de son pays que pour celle du peuple palestinien. Pour extraire des oubliettes le parcours de cet homme d'action et de réflexion assassiné le 28 juin 1973 à Paris dans un attentat perpétré par les services secrets israéliens, l'association Ouled El-houma a organisé au café Soustara, au cœur de la Casbah, une rencontre ayant réuni notamment des compagnons et des membres de la famille du défunt qui ont évoqué, à l'occasion, ses œuvres, ses qualités morales et son dévouement pour les causes justes. Pour le président de l'association, Abderrahmane Bergui, cette rencontre organisée à l'occasion de la célébration du double anniversaire de la Journée du Moudjahid et du Congrès de la Soummam, se veut une évocation de ceux qui se sont sacrifiés pour l'indépendance de l'Algérie et en faveur de la culture et de l'identité nationales. Il a appelé à réhabiliter cette personnalité nationale en tant que martyr. Né en 1932 à Bab Djedid (Haute Casbah), Mohamed Boudia est, dès son jeune âge, épris de l'esprit nationaliste en associant culture, politique, théâtre et révolution. Il s'intéresse au théâtre après sa rencontre avec Mustapha Gribi avant de rejoindre en 1955 l'organisation civile du Front de libération nationale. En 1957, il rallie la fédération du FLN en France en tant que membre permanent où il milite à Paris et à Marseille. Mohamed Boudia milite aussi bien pour la Révolution algérienne que pour la cause palestinienne qui lui a coûté la vie dans un attentat à la voiture piégée commandité par le Mossad en 1973. Il a été enterré à Alger à la veille de la fête de l'indépendance de la même année.