Evocation n Un vibrant hommage a été rendu à cet homme connu pour un vécu jalonné d'actions révolutionnaires pour la cause nationale et palestinienne. Initiée par l'établissement Arts et Culture, cette rencontre commémorative se voulait, selon les organisateurs, un hommage à cet homme révolutionnaire, militant algérien pour la cause palestinienne et homme de théâtre. L'homme qu'il était, ne peut laisser indifférent, tant, d'une part, sa vie fut jalonnée d'actions sur tous les fronts, politique et culturel, et tant, d'autre part, «sa personnalité était importante et qu'elle s'imposait du simple fait qu'elle ait existé», a relevé Redouane Mohamedi, directeur de l'établissement Arts et Culture. Et d'ajouter : «Une existence qui, à travers son parcours, a magnifié la Révolution [algérienne comme la palestinienne] et a donné un sens au mot tant galvaudé, Révolutionnaire.» Ainsi, Mohamed Boudia, comparé, autant par son militantisme politique que par son action révolutionnaire, au Che Guevara, celui de l'Algérie, «s'est formé à la politique parce qu'il était un rêveur, un initiateur particulier de projets politiques [et culturels aussi] et un porteur de pratiques révolutionnaires marquées du sceau d'une profonde sincérité et d'un extraordinaire engagement». Amin Zaoui, directeur de la bibliothèque nationale, a, pour sa part, qualifié Mohamed Boudia de symbole. «Mohamed Boudia que je n'ai malheureusement pas connu et approché, est un symbole national, et le pays doit et il est de son devoir de préserver tout symbole national», a-t-il dit, ajoutant : «Par ses idées et son action révolutionnaire, Mohamed Boudia a pu sortir du symbole national et devenir un symbole international et surtout arabe, puisqu'il était un fervent militant de la cause palestinienne.» Amin Zaoui a, ensuite, regretté qu'aucun film ou documentaire, voire un livre n'ait été consacré à cet homme qui, par son charisme et ses prises de position, constitue une mémoire collective, celle de tous les algériens. De son côté, Ali Mebtouche, président de la fondation Casbah, a souligné que «plusieurs demandes ont été adressées aux autorités pour baptiser une rue, une école ou un théâtre du nom de Mohamed Boudia». «Mais rien n'a été fait», a-t-il regretté. Saïd Hilmi, comédien, a reconnu en Mohamed Boudia sa passion pour le théâtre. «C'était un homme passionné», a-t-il évoqué. Et de reprendre : «Je l'ai rencontré 17 jours avant son assassinat. C'était quelqu'un de simple, proche du peuple.» En effet, outre son engagement politique ou dans l'action révolutionnaire, Mohamed Boudia, qui, déjà à l'époque, alors qu'il était encore jeune, était sensible aux aspirations de la jeunesse et, du coup, à préparer une relève, s'est révélé un passionné de théâtre. Le théâtre s'est imposé à lui. Mohamed Boudia trouvait dans l'action théâtrale un acte par lequel il articulait le politique au projet de société de l'époque. Mohamed Boudia était connu pour être courageux et déterminé. Il allait jusqu'au bout de ses idées – et idéaux – et de ses convictions. Cela lui a valu son assassinat qui a été orchestré le 28 juin 1973 par le Mossad (services secrets israéliens).