Hypothèse n Un convoi de six Mercedes blindées, qui pourrait transporter le dirigeant en fuite Mouammar Kadhafi, est passé, hier, vendredi, de Libye en Algérie, à en croire l'agence égyptienne Mena. «Six Mercedes blindées sont entrées ce matin vendredi dans la ville de Ghadamès», a affirmé, hier, l'agence officielle égyptienne (Mena), citant une source du Conseil militaire libyen dans cette localité. Les voitures ont été escortées jusqu'à leur entrée en Algérie par une «brigade» (katiba) militaire loyaliste, a-t-elle poursuivi, en ajoutant que les rebelles n'avaient pas pu les pourchasser en raison d'un manque de munitions et d'équipements. «On pense que les voitures transportent de hauts responsables libyens, possiblement Kadhafi et ses fils», a poursuivi cette source. Il faut dire que, depuis le lancement de l'opération Sirène pour chasser Kadhafi, des rumeurs couraient que le guide libyen avait ou pourrait trouver refuge en Algérie sans que la diplomatie algérienne se prononce sur cette question.L'Algérie observe une «stricte neutralité en refusant de s'ingérer, de quelque manière que ce soit, dans les affaires intérieures» de la Libye voisine, a déclaré, hier, vendredi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Amar Belani. Alger s'est «conformée scrupuleusement aux résolutions des Nations unies et en a tenu informée les membres du Conseil de sécurité», dans le cadre de son interaction avec les organisations régionales sur la crise libyenne, a-t-il précisé. «Dès le début de la crise en Libye, l'Algérie a déclaré, de la manière la plus officielle, qu'il s'agit d'une affaire interne à la Libye, qui concerne au premier chef le peuple libyen tout en soulignant ses implications régionales en termes de stabilité et de sécurité», a-t-il ajouté. Dans une correspondance adressée, le 24 août dernier au secrétaire général des Nations unies et au président du Conseil de sécurité, l'Algérie a porté à la connaissance de l'ensemble des Etats membres de l'ONU, les éléments d'information en rapport avec la situation en Libye, a affirmé M. Belani. Les autorités algériennes ont relevé toutefois des «accusations répétées et inadmissibles mettant en cause le respect par l'Algérie des obligations découlant des résolutions de l'ONU relatives à la Libye», a souligné le porte-parole. «L'Algérie a tenu à informer, dans un premier temps, les membres du Conseil de sécurité des mesures prises dans le cadre de la mise en œuvre de ces deux résolutions», comme «elle a, également, notifié ces mesures à la partie libyenne et soumis, le 21 juin 2011, au Comité des sanctions du Conseil de sécurité un rapport sur les mesures prises au plan national pour la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité sur la Libye», a-t-il précisé. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a, en outre, indiqué que le gouvernement algérien a «autorisé l'approvisionnement de l'ensemble du marché libyen en produits alimentaires et pharmaceutiques à travers des contrats commerciaux entre opérateurs algériens et libyens» et que «le système des Nations unies a été invité à déléguer un représentant pour assister à ces opérations». Il s'agissait de la première réaction officielle algérienne depuis que les rebelles libyens contrôlent quasiment Tripoli.