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Raids aériens sur Tripoli et Syrte, nouvel assaut des forces de Kadhafi sur Misrata Paris contre l'envoi de troupes au sol, Londres dépêche des conseillers militaires
L'Otan poursuit son offensive aérienne en Libye. L'organisation a mené hier matin des raids sur Tripoli, Al Azizia et Syrte, ville natale du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, a annoncé l'agence officielle libyenne Jana. «Les villes de Tripoli et Syrte ont été les cibles au cours des premières heures de mardi de raids des agresseurs colonialistes croisés», a indiqué l'agence, sans donner de détails sur les cibles visées, avant d'ajouter que des attaques avaient également visé le secteur d'Al Hira, dans la ville d'Al Azizia, à 50 km au sud de la capitale, selon une source militaire. De son côté, l'Otan a annoncé avoir effectué des frappes «multiples» contre des centres de commandement des forces pro-Kadhafi, y compris dans la région de Tripoli, dans la nuit de lundi à mardi. Les cibles visées comprennent notamment «des infrastructures de communication utilisées pour coordonner des attaques contre des civils et le quartier général de la 32e brigade (de l'armée libyenne), situé à 10 kilomètres au sud de Tripoli», a précisé l'Otan. «L'OTAN continuera sa campagne visant à affaiblir les forces du régime de Kadhafi qui sont impliquées dans les attaques en cours contre des civils», a déclaré le commandant en chef de l'opération protecteur unifié, le général Charles Bouchard, cité dans le communiqué. Sur le front ouest, les forces fidèles au numéro un libyen Mouammar Kadhafi ont repris hier leurs bombardements de Misrata, où des victimes ont été évacuées vers l'hôpital, a déclaré une militante d'Amnesty International présente dans la ville. «Il y a eu des pilonnages tout près, dans le quartier situé immédiatement au nord-ouest du centre», a dit Donatella Rovera. «Je viens de quitter l'hôpital, où des victimes étaient transportées.» Toujours sur le terrain de la confrontation, des éléments armés pro-Kadhafi ont tiré des obus sur un véhicule libyen et des militaires tunisiens, situés en territoire tunisien. L'incident s'est déroulé dimanche soir près de Deheba, à la frontière entre la Tunisie et la Libye. Les pro-Kadhafi, dont on ne sait pas s'ils appartenaient aux troupes régulières du dirigeant libyen, ont tiré plusieurs obus sur un convoi composé d'une voiture libyenne transportant un blessé ainsi que sur des militaires tunisiens venus les escorter depuis la frontière. Les obus, probablement de mortier, sont tombés à un kilomètre du centre de Deheba. Selon les médias tunisiens, il n'y a pas eu de victimes au cours de l'incident, qui a été confirmé lundi soir par un officier de l'armée tunisienne. Il est impossible dans l'immédiat de confirmer si les hommes fidèles au régime de Kadhafi ont pénétré sur le territoire tunisien. Selon un haut gradé de l'armée tunisienne, il n'est pas rare que les soldats libyens tirent du côté tunisien même en dehors des périodes de crise. Par ailleurs, le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, s'est déclaré hier «tout à fait hostile» à l'envoi de forces sur le terrain en Libye, jugeant qu'il revenait à la rébellion d'assurer le guidage des chasseurs-bombardiers de l'Otan. «Ils peuvent jouer ce rôle sans qu'il soit nécessaire de déployer des forces au sol», a-t-il insisté. Sa déclaration est survenue presque simultanément avec l'annonce par son homologue britannique, William Hague, que le Royaume-Uni allait envoyer des conseillers militaires auprès du CNT en Libye. Une équipe de «militaires expérimentés» va renforcer la cellule diplomatique britannique déjà sur place. Leur mission : «améliorer les structures d'organisation militaires (du CNT), ses communications et sa logistique, ainsi que sur les meilleurs moyens de distribuer l'aide humanitaire et l'assistance médicale», ajoute le communiqué. Ces militaires «ne participeront pas à la préparation ou à l'exécution d'opérations du CNT», a précisé le ministre britannique.