Rouiba La petite Rachida est née de cette relation incestueuse. Comment réagira-t-elle plus tard lorsqu?elle apprendra qu?elle est la fille de son grand-père ? Abdelkader, âgé aujourd?hui de 60 ans, avait décidé de découvrir de nouveaux horizons en allant travailler à Relizane en 1977. A son départ, sa femme était enceinte de la petite Farida, qui deviendra, 24 ans plus tard, la maîtresse adorée et attitrée de son géniteur. Mais cette drôle d?idylle allait finir par éclater au grand jour, le 17 décembre 2001 quand Farida fut admise au secteur sanitaire pour accoucher. Ayant eu vent de la nouvelle le jour même, les éléments de la Gendarmerie nationale se rendirent à la maternité où ils confirmèrent la naissance de la petite Rachida. Ainsi, le père, Abdelkader, fut aussitôt interpellé. Au cours de ses différents interrogatoires, ce dernier prétexta n?avoir jamais su que Farida était sa propre fille. C?est d?ailleurs la même version que donna la fille-maîtresse. Mais ces aveux ne tiennent pas du tout la route puisqu?ils furent démentis par l?épouse de Abdelkader, Fatima. Cette dernière étalera tout ce qui lui pesait sur le c?ur en retraçant les scènes incestueuses dont elle avait été le témoin à plusieurs reprises. «Au début, on partageait, le même lit, à trois, à savoir mon mari, ma fille et moi», commença par avouer Fatima, qui se rendit vite compte de l?amourette entre le père et la fille, une situation qui la tourmentait à plus d?un titre. Elle décida de réagir et de s?opposer à cette relation qui n?avait que trop duré. Mais Abdelkader menaça sa femme de mort si jamais elle venait à les dénoncer. Afin de satisfaire au mieux ses désirs, le couple incestueux éloigna Fatima dans une autre chambre. «Je les ai surpris à plusieurs reprises enlacés, en train de s?embrasser», racontera Fatima qui ne cessait, pendant tout ce temps-là, de ruminer son mal dans un silence contrarié. Le 5 avril 2004, l?inculpé est présenté devant la cour criminelle près le tribunal d?Alger pour répondre du chef d?inculpation retenu contre lui, à savoir l?inceste. Devant le juge, l?accusé ne cessa de crier son innocence en avançant des arguments plus dérisoires les uns que les autres. Il s?acharna aussi à réitérer ses premières déclarations. Mais le président ne l?entendait pas de cette oreille et s?empressa de laisser le représentant du ministère public s?engager dans un réquisitoire virulent mais nettement justifié par la gravité de cet acte ignoble qu?avait consommé le père avec la fille de son sang et de sa chair. «Comment peut-on avaler ce qui s?est passé ?», commença par dire l?avocat général en s?adressant à l?audience qui observait un silence de cimetière. «Pis, comment grandira la petite Rachida et dans quelles circonstances apprendra-t-elle un jour qu?elle est la fille de son grand-père ? Quant à Fatima, elle est, elle aussi, victime de ce monstre qui s?associait intimement avec sa propre fille dans son lit conjugal. La justice doit s?assumer pleinement dans pareils cas en condamnant les auteurs à la peine maximale», conclura-t-il, avant de requérir une peine de 15 ans de réclusion criminelle à l?encontre de Abdelkader. Bien que très brillant, l?avocat de la défense n?avait pu convaincre le tribunal, qui condamnera finalement le père incestueux à une peine de 5 ans de prison ferme en vertu des articles 336/1 et 337 du Code pénal.