Le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs et l'Office national du hadj et de la omra promettent que, cette saison, le pèlerinage sera accompli dans «de bonnes conditions». Pour cela, ils affirment que «toutes les mesures ont été prises». On ne peut que l'espérer même s'il est difficile d'y croire après les ratages successifs des saisons précédentes. Et pourtant, promesses et assurances n'avaient pas manqué. Loin s'en faut. C'est ce qui ressort de la rencontre organisée hier, à Dar el-Imam, par le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs. Cette rencontre a été une occasion pour évaluer les préparatifs et étudier les orientations à donner pour la prochaine saison du hadj. Parmi les mesures qui ont été prises pour la réussite du hadj 2011, on note la mise à la disposition des pèlerins de nouveaux autocars pour leur faciliter le déplacement vers les lieux de culte. M. Ghlamallah a appelé les directeurs des affaires religieuses et des wakfs à dispenser des cours sur les rites du hadj au profit des pèlerins et de leur donner les orientations nécessaires, en coordination avec les autorités concernées et les différents médias nationaux et locaux. Cheikh Berbara, directeur de l'Office national du hadj et de la omra a, pour sa part, assuré que la mission algérienne qui comprend 700 membres, veillera au bien-être des pèlerins en matière d'hébergement et de transport. M. Berbara a indiqué qu'une commission d'évaluation et de suivi sera installée à cet effet. Cependant, il faut rappeler que tout ce discours a déjà été entendu l'année passée, et celles avant. Chaque année, on promet que le hadj sera accompli «dans de bonnes conditions». Mais il faut dire que, chaque année, le hadj tourne au cauchemar pour des milliers d'Algériens. Et la situation s'aggrave d'année en année. L'année dernière, M. Ghlamallah avait affirmé que l'accueil et l'hébergement des pèlerins comptaient parmi les principaux facteurs à même d'assurer le succès de la saison du hadj. M. Berbara, avait, pour sa part, souligné que toutes les conditions étaient «favorables» à la réussite de la saison du hadj 2010. Mais, malgré toutes ces assurances, la saison du hadj 2010 a été tout simplement catastrophique. Les conditions d'hébergement étaient honteuses. Et ce ne sont pas les hadjis qui diront le contraire. Ces derniers avaient affirmé avoir passé de longues nuits à la belle étoile et sur des cartons ! Ils ont tous pointé du doigt la mission nationale du hadj et ses membres chargés en principe d'assurer un bon séjour aux hadjis algériens en Arabie saoudite. «On ne les a pas vus en arrivant à La Mecque et nous sommes rentrés sans les rencontrer», s'indignaient nos hadjis. Ils affirmaient avoir vécu l'enfer aux Lieux Saints de l'Islam. «L'accueil était lamentable, les conditions d'hébergement étaient catastrophiques», affirmait un hadji. Selon lui, les membres de la mission du hadj étaient tout simplement «défaillants». «Ils nous ont abandonnés et ignorés. Ils sont tous partis accomplir les rites du hadj en oubliant les hadjis qu'ils devaient prendre en charge», dénonçait-il. Le premier responsable du secteur avait imputé, en partie, la responsabilité du désagrément causé à nos hadjis en 2010 à l'Office national algérien du tourisme (Onat) et au Touring club d'Algérie (TCA). Il faut noter, par ailleurs, que c'est le même calvaire qu'ont vécu nos pèlerins lors de la Omra. Ils étaient abandonnés à leur triste sort dans les aéroports saoudiens dans des conditions inhumaines. Cette situation a terni, encore une fois, l'image de l'Algérie. Il est alors à craindre un remake de ce scénario catastrophe pour cette année encore.