Sidi Yakoub - Sommées de quitter leurs habitations rurales en 1985 par les autorités locales de l'époque, au lendemain du lancement des travaux de la réalisation du barrage au douar de Sidi Yakoub dans la commune d'Ouled Ben Abdelkader à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest du chef-lieu de la wilaya de Chlef, pas moins de 100 familles sortent aujourd'hui de leur réserve et interpellent le ministre des ressources en eau. Rencontrées lors du reportage que nous avons réalisé à ce sujet à la cité du 20 août, appelée communément Djenane El Hadj où elles occupent des logements presque toutes de fortune non loin du centre de la ville d'Ouled Ben Abdelkader depuis leur évacuation de leur douar d'origine à Sidi Yakoub, ces mêmes familles expliquent qu'il était question, au départ, de leur attribuer une éventuelle indemnisation de la part de l'Etat. « Non seulement nous sommes toujours privées de cette indemnisation qui nous revient de droit comme il nous a été fait savoir par les autorités de l'époque au moment de notre expulsion, mais on nous exige aujourd'hui de payer les parcelles de terrain sur lesquelles nous avons nous-mêmes bâti ces habitations qui manquent de tout car entièrement construites avec des moyens rudimentaires. Si nous avions tout perdu là-bas dans notre douar d'origine, c'est-à-dire notre activité agricole et notre élevage entre autres, et que nous sommes aujourd'hui tous livrés à un chômage qui nous gangrène de plus en plus ici, comment voulez-vous alors que nous puissions être en mesure de payer des sommes financières colossales contre ces petits lots de terrain alors que nous étions tous des propriétaires des lieux à Sidi Yakoub? Pourquoi contrairement à nous ceux qui ont été délogés de leurs propres habitations qui se trouvaient sur le tronçon de l'autoroute Est-ouest ont été tous indemnisés ? Pourtant, notre situation est tout à fait la même. C'est une véritable injustice que nous vivions depuis des années et que nous dénoncions fortement aujourd'hui !».