Résultat n Pour la sixième et dernière journée de la phase des poules des compétitions africaines, la Ligue des champions et la Coupe de la Confédération, nos représentants ont connu des fortunes diverses. Si le Mouloudia d'Alger, engagé en Ligue des champions, a sauvé l'honneur en signant son unique victoire avant-hier face au Wydad de Casablanca au stade du 5-Juillet (3 à 1) terminant avec cinq points au décompte final, la JS Kabylie a, pour sa part, essuyé une sixième défaite de rang, c'était hier face aux Nigérians de Sunshine United (0 à 1) terminant également à la dernière place, mais avec un zéro pointé. C'est la première fois dans l'histoire et de la participation du club Kabyle en Coupe d'Afrique, toutes compétitions confondues, que notre représentant aligne six défaites en autant de rencontres. Il est loin le temps où les Canaris alignaient, entre 2000 et 2002, trois titres continentaux consécutifs, les derniers d'ailleurs, avant de sombrer armes et bagages cette année. Pourtant, la JSK avait atteint les demi-finales de la plus prestigieuse des compétitions continentales en décembre dernier avant de se faire éliminer par le futur vainqueur, le Tout-Puissant Mazembe de la RD du Congo. Sauf qu'en quelques mois, le club cher au président Moh-Chérif Hannachi a connu plusieurs changements avec le passage de trois entraîneurs (Alain Geiger remplacé par Rachid Belhout puis Moussa Saïb et enfin Meziane Ighil) et un renouvellement à presque 80% de l'effectif. Ajouter à cela une saison 2010-2011 qui se termine le 8 juillet et l'absence d'une préparation adéquate, et c'est la catastrophe au bout, surtout lorsque le boss Hannachi déclare, dès le second match (défaite à Alger 1 à 0, face au Sunshine United), que cette compétition ne l'intéressait pas. Mieux encore, Hannachi récidivera vendredi dernier en annonçant que si cela ne tenait qu'à lui, la JSK ne prendrait pas part à cette même compétition l'année prochaine, même si elle est qualifiée en sa qualité de détentrice de l'épreuve populaire. Le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Mahfoud Kerbadj, qui intervenait sur les mêmes ondes de la radio, avait admis que l'image de marque du football algérien était sérieusement écornée par de tels résultats (ceux du MCA et de la JSK, cette année) et qu'il prévoyait de mettre en place un groupe de réflexion pour examiner une telle déroute et surtout proposer des solutions pratiques pour éviter que nos clubs se fassent ridiculiser. Participant au débat, Noureddine Saâdi, l'actuel entraîneur de l'ASO Chlef, a suggéré de revenir à l'ancien système celui de faire le voyage en Afrique à bord d'avions militaires afin d'éviter les pertes de temps et la fatigue physique lors de longs et périlleux déplacements. «L'équipe a mis 25 heures pour arriver à destination», renchérit Hannachi pour expliquer le dernier voyage de la JSK au Nigeria. D'autres solutions peuvent être envisagées : d'abord le respect de la programmation de la saison qui permet aux clubs qualifiés à la phase des poules de se préparer convenablement, ensuite retenir les joueurs pour au moins deux ans pour éviter une saignée à chaque fin de saison. «Il n'y a qu'en Algérie où les footballeurs s'engagent pour seulement une saison, alors qu'ailleurs c'est le contraire», rappelle astucieusement un des acteurs du football national. La réflexion est engagée, mais les raisons évoquées ne sont pas les seules, comme le souligne Moh-Chérif Hannachi : «Pour gagner une coupe continentale, il faut avoir au moins trois joueurs africains de haut niveau au sein de l'équipe. Malheureusement, la FAF en a décidé autrement et diminue le nombre d'étrangers dans notre championnat.» Un championnat dont le niveau est toujours en régression, animé par des clubs instables et sujets à des problèmes inextricables de manque de finances et de compétences à tous les niveaux de gestion, malgré tous les efforts consentis. En somme, il reste un long chemin à nos clubs pour pouvoir rattraper leur retard et aller bousculer les grosses cylindrées du continent. A. Salah-Bey