Résumé de la 102e partie n Laurence Cavendish dit n'avoir fait aucune commande à Parkson en juin, puisqu'à cette période il était au pays de Galles... Instantanément, sir Ernest s'avança, le menton agressif. — Vous niez avoir commandé une barbe noire chez Parkson ? — Je le nie. — Oh ! veuillez me dire qui hériterait de Styles Court, dans le cas où quelque chose arriverait à votre frère ? La brutalité de la question mit du rouge au visage pâle de Laurence. La juge émit un faible murmure de désapprobation, et, au banc des accusés, John se pencha en avant d'un air furieux. Mais Heavywether se moquait bien de la colère de l'accusé. — Répondez à ma question, je vous prie. — Je présume, dit Laurence tranquillement, que ce serait moi. — Que voulez-vous dire par je «présume» ? Votre frère n'a pas d'enfant. Donc c'est bien vous qui hériteriez, n'est-ce pas ? — Oui. — Ah ! voilà qui est mieux, dit Heavywether avec un sourire féroce. Et vous hériteriez également d'une belle somme d'argent, n'est-ce pas ? — Vraiment, sir Ernest, protesta le juge, ces questions sont déplacées. Sir Ernest inclina la tête, il reprit : — Le mardi 17 juillet, vous êtes, je crois, allé avec un ami visiter le dispensaire de l'hôpital de la Croix-Rouge de Tadminster ? — Oui. — Et, demeuré seul par hasard dans la pièce pendant quelques instants, vous avez ouvert l'armoire aux poisons et avez examiné certains des flacons ? — Je... je l'ai peut-être fait. — J'atteste que vous l'avez fait. — Oui. La question suivante de sir Ernest siffla comme une balle. — Avez-vous examiné un flacon en particulier ? — Non, je ne le crois pas. — Prenez garde, monsieur Cavendish. Je fais allusion à la petite bouteille d'hydro-chlorate de strychnine. Laurence devenait verdâtre. Non... Non, je suis sûr que je n'y ai pas touché. — Alors, comment expliquez-vous que l'on ait retrouvé dessus vos empreintes digitales ? Avec une nature comme celle de Laurence, la manière forte était efficace. — Je suppose que j'ai dû toucher la bouteille. — Je le suppose aussi. Avez-vous prélevé une partie du contenu de ce flacon ? — Certainement pas. — Alors, pourquoi avez-vous touché le flacon ? — J'ai fait, autrefois, mes études médicales. Et ces choses m'intéressent tout naturellement. — Ah ! Alors, les poisons «vous intéressent tout naturellement», hein ? Pourtant, vous avez attendu d'être seul avant de satisfaire cet «intérêt» ? — Ce fut un pur hasard. J'aurais agi ainsi, même si les autres avaient été présents. A suivre D'après Agatha Christie