Résumé de la 91e partie n Mary Cavendish qui étouffe à Styles, apprend à Hastings qu'elle va quitter John... Un peu avant l'heure du thé, je descendis jusqu'au village, pour communiquer notre nouvelle déception à Poirot, je fus très déçu de ne pas le trouver chez lui. — Est-il retourné à Londres ? — Oh ! non, monsieur, il a simplement pris le train pour Tadminster, où il voulait visiter un dispensaire dirigé par une jeune fille. — L'imbécile ! m'écriai-je. Je lui avais pourtant dit que le mercredi elle n'y était pas. Eh bien, voulez-vous lui dire de monter nous voir, demain matin ? — Certainement, monsieur. Mais le lendemain, Poirot ne donna pas signe de vie. Je commençais à me fâcher. Il nous traitait vraiment d'une façon trop cavalière. Le déjeuner terminé, Laurence m'attira à l'écart, et me demanda si j'allais voir Poirot. — Non, je ne crois pas. Il peut bien monter jusqu'ici s'il veut nous parler. — Oh ! Laurence parut irrésolu. Quelque chose de particulièrement agité dans sa manière d'être me frappa. — Qu'y a-t-il ? demandai-je. J'irai s'il s'agit de quelque chose de spécial. — Oh ! ce n'est rien de très important, mais enfin, si vous le voulez, dites-lui (et sa voix ne fut plus qu'un murmure) que je crois avoir trouvé la tasse à café qui manque. J'avais presque oublié le message énigmatique de Poirot, mais maintenant ma curiosité fut de nouveau éveillée. Voyant que Laurence n'ajoutait plus rien, je décidai d'imposer silence à mon amour-propre et de redescendre jusqu'au village. Cette fois, je fus reçu avec un sourire. M. Poirot était chez lui. Si je voulais me donner la peine de monter ? Je le fis, sans me faire prier. Poirot était assis devant la table, la tête enfouie dans ses mains. En me voyant entrer, il se leva d'un bond. — Qu'y a-t-il ? demandai-je avec sollicitude. J'espère que vous n'êtes pas malade ? — Non ; pas malade. Mais j'ai à résoudre un point d'une importance capitale. — A savoir, s'il faut attraper le criminel ou non ? demandai-je gauchement. A ma profonde surprise, Poirot hocha gravement la tête. — Parler ou ne point parler. Voilà la question, comme l'a dit votre grand Shakespeare. Je ne me donnai pas la peine de corriger la citation. — Vous êtes sérieux, Poirot ? — Je suis des plus sérieux. Car la chose la plus sérieuse du monde est dans la balance. — Quoi donc ? — Le bonheur d'une femme, mon ami, dit-il gravement. Je ne sus plus que dire. — Le moment est venu, continua Poirot, et j'hésite. Car, voyez-vous, je joue un enjeu formidable. Personne, sauf moi, Hercule Poirot, n'oserait tenter une telle entreprise. Et il se frappa orgueilleusement la poitrine. (A suivre...)