Le coup d'envoi des grands travaux du futur train à grande vitesse marocain sera donné demain jeudi. Le futur TGV marocain, qui circulera à 320 km/h, doit entrer en service en 2015 et faire passer la durée du trajet entre Tanger et Casablanca de 5 heures 45 mn actuellement à seulement 2 heures 10 mn. Les autorités marocaines ont prévu un investissement total de 33 milliards de dirhams (3 milliards d'euros) financé en partie par la France qui a débloqué un prêt de 920 millions d'euros. Le reste sera largement couvert par des pays «amis» comme l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis ou le Koweït. Dans le cadre de ce contrat, Alstom a vendu 14 rames de son TGV au Maroc, pour un montant de 400 millions d'euros. S'il a réjoui son constructeur français, qui n'a jusque-là vendu sa technologie à grande vitesse qu'en Espagne, en Corée du Sud et plus récemment en Italie, ce premier TGV des pays arabes ne fait pas l'unanimité au Maroc. «Je suis très sceptique quant à ce projet de TGV, qui a été approuvé et octroyé dans un manque de transparence total», regrette l'homme d'affaires casablancais Karim Tazi. «Il n'est pas du tout prouvé que le Maroc ait besoin d'un tel projet.» «Ce TGV est un scandale dans les conditions actuelles du Maroc», s'indigne en écho l'économiste Fouad Abdelmouni.